La zone de l’aéroport international de Port-au-Prince a vécu une nouvelle journée de violence, mardi 8 août, où au moins deux blessés par balle ont été enregistrés. Les bandits lourdement armés ont paralysé toutes les activités dans ce secteur de la capitale en tirant des coups de feu dans toutes les directions, à quelque 300 mètres d’un point de contrôle de la Police nationale et de la Minustah (Mission onusienne de stabilisation en Haïti).Parallèlement à Cité Militaire, des bandits affrontaient des policiers haïtiens et des casques bleus. Deux personnes ont été tuées dans les rangs des gangs armés, selon les forces de l’ordre. Mardi soir, des tirs nourris ont été entendus dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince notamment à Pétion-ville où un homme non identifié a été assassiné en sortant du restaurant « Amba Tonel ». Mercredi dernier, Bernard Blanc, un jeune entrepreneur dans la quarantaine et son enfant de deux ans ont été tués à Pétion-ville par deux individus qui circulaient à moto. L’épouse de l’homme d’affaires assassiné qui se trouvait dans la voiture ciblée par les bandits a été blessée par balle. Selon des témoins, M. Blanc venait de fermer sa boulangerie « la Boulangerie Mont Carmel » à la Place Boyer (Pétion-ville), lorsqu’il a été atteint mortellement par plusieurs projectiles.En dépit des annonces faites par les responsables des forces de l’ordre, les bandits continuent d’imposer leur loi à la capitale haïtienne en kidnappant et en tuant des gens de jour comme de nuit. Pour le mois de juillet une soixantaine cas d’enlèvements dont 40 ressortissants étrangers ont recencés à Port-au-Prince. Les casques bleus déployés en Haïti depuis tantôt deux ans n’arrivent toujours pas à stabiliser la région métropolitaine, selon des parlementaires haïtiens qui sont très critiques à l’endroit de la Mission onusienne (Minustah).Des députés et sénateurs qui réclament une redéfinition du mandat de la Minustah se prononcent en faveur d’un désarmement systématique des gangs armés qui sèment le deuil dans le pays. « La situation actuelle est inacceptable, trop de gens sont assassinés, trop de gens sont kidnappés », déplorent des parlementaires qui dénoncent ce qu’ils appellent l’inaction des casques bleus.Le Premier ministre Jacques Edouard Alexis a indiqué récemment qu’aucune forme d’insécurité politique ne sera tolérée. « Rien ne peut justifier aujourd’hui l’insécurité politique en Haïti. Si l’insécurité est de nature politique, nous allons la combattre énergiquement », a-t-il déclaré. Le chef du gouvernement haïtien qui affirme que la force doit rester au droit a annoncé l’application de la politique de « la carotte et du baton » pour mettre un terme à l’action des bandits. « Nous n’allons pas tolérer que des bandits continuent de perpétrer des crimes contre la population en toute impunité », a-t-il lancé.Le Président René Préval privilégie plutôt le dialogue avec les gangs qui terrorisent la population indiquant qu’il allait faire tout ce qui est en son pouvoir pour contraintre les bandits à déposer les armes. Au lendemain de l’élection présidentielle du 7 février dernier, les chefs de gangs avaient lancé le processus de pacification de Cité Soleil et Cité Militaire. Une décision qui avait contribué à une baisse du taux de criminalité à la capitale. Mais depuis plus de deux mois, les bandits ont repris du service en menaçant de destabiliser l’ordre public pour obtenir le retour en Haïti du président déchu Jean Bertrand Aristide en exil en Afrique du Sud.
Nouvelle journée de violence à Port-au-Prince: au moins trois morts et deux blessés par balle
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