Nouvelles violences dans les quartiers contrôlés par les activistes armés lavalas

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De nombreux tirs d’armes automatiques sont entendus dans les quartiers du bas de Delmas ( Port-au-Prince) dans la matinée de ce jeudi 28 octobre 2004. Environ 400 élèves dans un établissement scolaire situé dans la zone sont pris sous le feu des partisans de l’ex-président Aristide. Ces actions sont menées au troisième et dernier jour d’une grève décrétée par les chimères mais boudée par la population. Un des responsables de l’école a fait appel à l’intervention de la police qui tente de ramener le calme. Depuis le 30 septembre, date du lancement du mouvement violent dénommé Opération Bagdad par les activistes armés lavalas, la police opére par incursion dans les quartiers chauds de la capitale, entre autres, Delmas 2, Solino, Martissant, La Saline. Au Bel-Air, fief des partisans armés d’Aristide, la police haïtienne et les militaires onusiens ont réussi à établir une base depuis le dimanche 24 octobre. Au moins trois personnes ont été tuées et six autres blessées par balle, c’est le bilan partiel des violences enregistrées à la capitale, mardi. Selon des témoins, ces actes de violence ont été perpétrés par des activistes armés lavalas. La plupart des victimes sont admises à l’HUEH, le plus grand centre hospitalier du pays qui ne cesse de compter les cas de décès et de blessés par balle depuis le 30 septembre dernier. Avec un tué par balle par jour en moyenne, l’Opération Bagdad ne fait qu’augmenter la souffrance des familles haïtiennes. Et pour comprendre l’ampleur de cette souffrance, il faut se rendre à l’hôpital général qui accueille la plupart des victimes de la terreur des bandits armés. A la salle d’urgence, Vanté Pierre Michel, un jeune homme de 33 ans, père de trois enfants, cambiste depuis tantôt dix-ans, allongé sur son lit, bouge à peine. Ces jambes criblées de balle sont pratiquement paralysées. Les proches du rescapé sont encore sous le choc et n’arrivent pas à surmonter également la perte d’un autre membre de la famille tué lors d’une l’attaque des activistes armés à la Première Avenue Bolosse, mardi. Vanté Pierre Michel dénonce cette situation de violence qui perdure à la capitale. L’hôpital général reçoit également les bandits blessés ou tués dans des échanges de tirs avec la police. Mercredi, des résidents du Fort-National étaient à la recherche des victimes d’une opération qu’auraient mené les forces de l’ordre dans ce quartier populaire, mardi soir. Un résident du Fort-National dit détenir des informations selon lesquelles 7 personnes auraient été tuées lors de l’opération menée contre des bandits lavalas, mardi soir. Mais, selon lui, il ne s’agissait pas d’activistes armés mais de consommateurs de stupéfiants. La porte-parole de la Police dément que les policiers aient mené, mardi, des opérations contre les activistes armés lavalas de l’Operation Bagdad dans le quartier chaud du Fort National. Gessy Cameau Coicou en profite pour réaffirmer que la PNH met tout en œuvre pour que la paix revienne dans les zones où se deroule l’Opération Bagdad. Après Bel-air, Grand-Ravine, Delmas 2 et 4, le quartier du Fort-National est dans la ligne de mire des forces de l’ordre depuis le déclenchement de l’Opération Bagdad. Cette campagne de violence orchestrée par des partisans armés de Jean Bertrand Aristide qui réclame son retour au pouvoir vise à destabiliser le pouvoir en place. Et face à la détermination du pouvoir de surmonter cette étape de la transition, les bandits se rabattent sur des agents de la PNH et des membres de la population. Plus d’une quarantaine de personnes sont tuées depuis le 30 septembre dans les violences qui se poursuivent à la capitale.

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