La prudence est de rigueur chez les parlementaires Lavalas après la publication des résultats définitifs de l’enquête sur l’assassinat de Jean Léopold Dominique . Ils sont rares, députés ou sénateurs, à se prononcer sur la question sans équivoque . C’est une affaire de toute évidence , sensible . Ce dossier est fragile comme un oeuf pour les parlementaires Lavalas . A la Chambre Basse , par exemple , personne n’entend commenter véritablement l’ordonnance du juge Bernard Saint Vil . Ernst Vilsaint , député de la première circonscription de Port-au-Prince et Etzer Valentin du Sud-Est soutiennent qu’il revient aux personnes inculpées ( déjà en prison ) d’aller en appel dans le délai de dix (10) jours accordé par la loi . Ces élus ajoutent qu’il faut laisser à la justice tout ce qui est de son devoir . A la Chambre Haute , ils sont également peu nombreux à vouloir s’exprimer sur la question . L’un des rares à se prononcer sur cette affaire , le sénateur Prince Pierre Sonson, veut se mettre au diapason avec certains juristes qui critiquent le manque de rigueur dans l’enquête menée par le juge d’instruction Bernard Sainvil . Le parlementaire du Sud-Est fait remarquer que le dossier Jean Dominique a eu un parcours “ tortueux “ soulignant qu’il a été pris en charge par trois (3) juges d’instruction avant d’être finalement confié au juge Sainvil après le départ du juge Claudy Gassant pour les Etats-Unis. .”C’est une ordonnance incomplète produite par le juge Saint Vil dans l’affaire Jean Léopold Dominique”, affirme Prince Pierre Sonson . Dans son ordonnance définitive publiée le vendredi 21 mars, le juge Bernard Saint Vil a lavé de tout soupçon le sénateur de l’Ouest, Dany Toussaint, inculpé par l’ancien responsable du dossier , le juge Claudy Gassant, actuellement réfugié aux Etats-Unis . Parallèlement , le juge instructeur a passé l’éponge sur les recherches contre les nommés Richard Salomon, Alix Charles, Ephésien Joassaint et Franck Joseph . Le magistrat a concentré son investigation sur des personnes déjà appréhendées et écrouées dans le cadre de cette affaire . Ainsi , Dymsley Mlien alias Ti Lou , Jeudi Jean Daniel, Philippe Mackington, Ralph Léger, Ralph Joseph et Freud Junior Desmarattes devront être poursuivis pour complicité dans l’affaire Jean L. Dominique et Jean Claude Louissaint . L’ancien sénateur Samuel Madistin interprète l’ordonnance du juge Saint Vil comme la défaite du droit et de la justice. Pour M. Madistin, le peuple haitien était en droit d’attendre mieux de la part de l’appareil judiciaire après trois (3) années de travail sur le dossier de l’enquête sur l’assassinat de Jean Dominique. M. Madistin se montre critique vis-à-a vis du juge Bernard St Vil tout en déplorant le caractère politique de l’ordonnance rendue par le magistrat. L’homme de loi déplore le fait que rien n’est dit sur les auteurs intellectuels du crime . De son côté, l’avocat Osner Févry croit que l’ordonnance du Juge Bernard St Vil est un compromis politique entre les membres du Pouvoir. Maitre Févry fait remarquer que l’assassinat de Jean Dominique représente un crime d’Etat dont la vérité ne peut sortir d’une conclusion d’un juge instructeur.
Ordonnance définitive dans le dossier Jean Dominique : prudence au niveau du Pouvoir
Publicité