Organisation d’une conférence internationale sur l’impunité par l’AJH

L’Association des Journalistes Haitiens (AJH) a ouvert , le jeudi 5 juin 2003, une conférence débats sur la liberté de la presse et les droits humains dans un contexte d’impunité, à l’hôtel le Plaza . Cette initiative entre dans le cadre de la célébration , le samedi 7 juin , du jour « Interaméricain de la Presse ». L’Association des Journalistes Haitiens est préoccupée par le non-droit qui prédomine dans le pays. Aussi , cet atelier a-t-il été l’occasion pour des personnalités de la presse, des droits humains, de la société civile haïtienne et de la communauté internationale de livrer leurs impressions , justifier leurs actions, partager leurs préoccupations mais aussi et surtout d’identifier des pistes de solutions. Tous sont au moins d’accord sur une chose : en Haïti, l’impunité bat son plein. L’impunité ou absence de punition se révèle néfaste dans le fonctionnement d’une société dite démocratique. « L’impunité, une véritable menace pour la démocratie engendre la frustration et le désespoir », tenait à souligner le chef de la Mission de l’OEA en Haïti, David Lee . En terme d’exemple flagrant d’impunité, la Commission Interaméricainde des Droits Humains (CIDH) note les cas de l’ancien ministre de la Justice ,Guy Malary, assassiné en 1993 et celui de Lizias Fleury , membre de « Justice et Paix » arrêté sans mandat le 24 juin 2002. Dans son dernier rapport sur Haiti ,le 20 mai dernier , le secrétaire général de l’OEA, César Gaviria , fait une référence sans équivoque au cas de Amiot Métayer. Dans ce cadre , le chef de la Mission Spéciale de l’OEA , David Lee, rappelle que la Communauté Internationale compte juger du sérieux du gouvernement Lavalas en matière de lutte contre l’impunité à partir du traitement accordé au dossier du fugitif et puissant chef d’Organisations Populaires (OP) des Gonaïves , récemment blanchi par la justice . L’impunité en Haïti est plus qu’une évidence donc il est superficiel de faire l’état des lieux. Pour l’expert indépendant des Nations-Unies pour les Droits de l’Homme dans le pays, Louis Joinet, c’est l’heure des propositions. Aussi , le juriste français suggère t-il la création d’un « observatoire sur l’impunité » composé de personnalités de la société civile et de l’Etat. M. Joinet est d’avis que ce nouvel instrument fournira des résultats encourageants . Le secrétaire général de l’AJH , Guyler C. Delva , se félicite de la tenue de cet atelier . Selon M. Delva , l’organisation de cette conférence est un moyen supplémentaire de sensibiliser l’opinion publique sur la nécessité de combattre le phénomène de l’impunité qui ravage la société haitienne .

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