Organisation d’une réunion internationale sur la violence au sein de la famille.

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La première rencontre de l’Amérique Centrale et des Caraïbes sur le modèle de prise en charge de la violence intra-familliale s’est ouverte le mardi 27 novembre à Pétion-Ville. Cette conférence internationale de trois (3) jours qui permettra aux spécialistes de plancher sur les thèmes liés aux violences dont sont victimes les femmes et les enfants a été lancée en présence notamment de la première dame de la République, Mildred Trouillot Aristide et des ministres à la condition féminine et des affaires sociales respectivement Ginette Rivière Lubin et Eudes Saint-Preux Crann . A l’issue de cette réunion, les participants haïtiens et étrangers doivent adopter des résolutions visant à corriger la situation. La parole est aux femmes et à celles qui, vraisemblablement, n’ont jamais été l’objet de violence intra-familliale . Toutefois, compte tenu des fonctions qu’elles occupent au sein de la société , ces femmes se sentent concernées par cette problématique. « Qu’il s’agisse d’épouses, de concubines, de femmes fidèles ou infidèles, elles ont toutes des droits. Droit à l’éducation, à l’émancipation et à la protection. Nul ne peut en aucune manière bafouer ces droits. C’est la pire des violences que peuvent subir les femmes » , dénoncent les participants . Le mari, le grand fournisseur de la maison qui, parfois joue le rôle de bourreau est jugé et condamné. Selon Mme Aristide, une femme sur trois dans le monde a été l’objet de violence de la part de son conjoint. Cette pratique avilissante affecte profondément la société traditionnelle haïtienne, renchérit la ministre à la condition féminine, Mme Ginette Rivière Lubin . Le gouvernement haïtien est conscient de l’ampleur de la situation et entend combattre ce phénomène, indique Mme Lubin. Mais sans cette volonté politique accompagnée d’une approche multisectorielle, il sera difficile d’enrayer ce mal, admet la ministre des femmes. La représentante de l’OPS/OMS en Haïti , Mme Léa Guido, encourage également la participation de tous les secteurs à cette campagne. Le ministère de la santé bien que dirigé par un homme, Henri Claude Voltaire, est très actif dans cette campagne contre la violence intra-familliale. Une mère enceinte victime de bastonnade peut donner naissance à un enfant mort-né ou handicapé, les adolescentes dont les besoins essentiels ne sont pas satisfaits se livrent à la prostitution encourant les risques d’une infection au VIH/SIDA, autant de facteurs qui peuvent nuir à la santé, fait remarquer le docteur Voltaire . La première Dame de la République va plus loin en parlant de « globalisation de la violence ». Selon Mildred Trouillot Aristide, la violence de la pauvreté, les sanctions économiques, l’exclusion sociale, les privations de toutes sortes sont autant de facteurs responsables de cette situation. Elle se prononce en faveur d’une société sans violence. « Il faut bannir la violence de la société » a t-elle lancé. Et la voie à emprunter, selon la Première Dame, c’est la paix prônée par son mari Jean Bertrand Aristide. Les participants à cette rencontre prévoient de recommander l’adoption de dispositions devant faire baisser les taux de mortalité maternelle et infantile, renforcer les lois protégeant les femmes et les enfants et surtout créer des structures de prise en charge des victimes de la violence intra-familliale. La conférence sur le modèle de prise en charge de la violence intra-familliale qui s’est ouverte le mardi 27 novembre doit s’achever le jeudi 29 novembre.

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