Pétion-Ville sous les barricades enflammées des OP Lavalas

La tension était vive, le lundi 26 août 2002, à Pétion-ville en raison d’un mouvement de membres d’Organisations Populaires pro-Lavalas. Ces derniers ont érigé des barricades de pneus enflammés en plusieurs endroits de la commune pour manifester leur solidarité avec le président Jean Bertrand Aristide. Ce mouvement n’a pas pour autant paralyser le centre commercial de Pétion-ville. Si les petits détaillants ont paniqué au début du mouvement des OP Lavalas de Pétion-ville, les magasins et les banques commerciales qui, généralement, ouvrent leurs portes aux environs de 8 heures 30 am, ont affiché un comportement différent. L’on pouvait effectuer une transaction, exécuter une ordonnance dans une pharmacie, acheter des produits de première nécessité. Cependant, les piétons et les automobilistes qui tentaient de franchir les barricades ont subi la loi des OP Lavalas. A un certain moment , des  » couri » en raison des jets de pierres qui s’abattaient sur la chassée ont été signalés. Le porte-parole du mouvement a annoncé une mobilisation illimitée pour faire échec à un secteur de la Communauté internationale qui chercherait à renverser le régime en place. Il s’agit pour les OP de défendre le pouvoir de Jean Bertrand Aristide qui serait également menacé par la mobilisation que tente de lancer la Convergence Démocratique à travers le pays. Mais il faut dire aussi que cette peur a surgi au lendemain de l’annonce faite par Hubert Deronceray, l’un des dirigeants de l’Opposition, de certaines informations selon lesquelles des documents demandant le départ d’Aristide circulent à Washington. Les membres d’OP Lavalas ont lancé de sévères mises en garde. A l’instar de leurs collègues de Léogane, les membres d’OP Lavalas de Pétion-Ville réclament l’arrestation des dirigeants de la Convergence qui, selon eux, sont responsables du blocage du pays . Ils envisagent également de manifester dans les rues de Port-au-Prince régulièrement pour maintenir la pression, sur le béton. Le parti Mobilisation pour le Développement National (MDN) avait publié, sur son site internet, un document ,qui circule à Washington, sur le dossier d’Haïti. Ce texte fait mention du départ inévitable du président Aristide et la formation d’un gouvernement de transition qui serait chargé d’organiser de nouvelles élections dans le pays. Selon le dirigeant de ce parti membre de la Convergence Démocratique, Hubert Deronceray, des experts américains se penchent actuellement sur la crise haïtienne pour tenter de trouver une alternative à Lavalas. En réaction, la porte-parole de l’ambassade américaine à Port-au-Prince , Madame Judith Tronzon , avait dans une déclaration à Radio Métropole, jugé nécessaire de couper court aux rumeurs qui circulent sur un éventuel appel du Département d’Etat au départ d’Aristide. Madame Trunzo, avait souligné que les Etats-Unis restaient attachés aux efforts engagés par l’Organisation des Etats Américains (OEA) pour faciliter une issue à la crise haïtienne.

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