
La séance consacrée à l’analyse du rapport sur la gestion des fonds Pétrocaribe a donné lieu à des débats contradictoires entre les membres de la majorité, d’une part et ceux du bloc centriste et de l’opposition radicale, d’autre part. Le président de la commission justice, Jean Renel Sénatus et le chef de file de la majorité, Kedler Augustin, se sont affrontés en ayant recours à la constitution haïtienne, aux conventions internationales et aux règlements intérieurs du Sénat. M. Augustin, ex conseiller du Premier Ministre Laurent Lamothe, rejette les recommandations du rapport qu’il qualifie de partisan.Il assure que les commissaires n’ont pas la compétence pour enquêter sur la gestion des fonds publics. Cette prérogative est accordée par la Constitution à la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA). De plus il fait remarquer que dans certains cas la Cour a déjà accordé décharge de leur fonction à certaines personnalités indexées dans le rapport. Il cite entre autre le cas de l’ex directeur de l’Ofatma, Max Roudolph St Albin, aujourd’hui ministre de l’intérieur. L’État ne peut prendre deux décisions différentes sur un même dossier, argue M. Augustin. De son coté M. Sénatus insiste sur la nécessité de faire la lumière sur les 3 milliards de dollars dilapidés dans le cadre de l’accord Pétrocaribe.Ces ressources financières, qui seront remboursées par la population, n’ont pas servies à améliorer les conditions de vies de citoyens, lance t-il. L’ex commissaire du gouvernement de Port-au-Prince a par ailleurs évoqué les règlements intérieurs pour exiger que le Sénat se dessaisisse de l’enquête.Il a fait valoir que le dossier a déjà été porté par devant un juge instructeur par le citoyen, Johnson Colin. Lors de la séance qui s’est transformée en audience le président du Sénat s’est évertué à garder le contrôle de la séance face aux exigences du sénateur Sénatus supporté par son collègue Patrice Dumont. Le sénateur Augustin et les membres de la majorité ont empêché que le point de droit du sénateur Sénatus soit mis au vote.Il a expliqué que le Sénat en fait est saisi du dossier Pétrocaribe depuis 2016 soit 2 ans avant les autorités judiciaires. Les deux parties ont maintenu leurs arguments et ne sont pas parvenues à une entente.La proposition de rejet pure et simple du report a provoqué le départ de plusieurs sénateurs et le report de la séance. LLM / radio Métropole Haïti