Nous sommes à 70 jours de la célébration du Bicentenaire de l’Indépendance. Rien n’ indique que l’évènement sera fêté grandiosement à la capitale en dépit des annonces des autorités Lavalas. La zone du Bicentenaire, lieu où devraient se dérouler certaines des manifestations du 1er janvier 2004 , offre un spectacle horrible. Jadis lieu d’attraction , la Cité de l’Exposition est aujourd’hui une décharge d’ordures. Les détritus et les carcasses de véhicules sont déversés à deux doigts de la chaussée. Les tonnes de boue et d’alluvion transportés par les eaux de pluie obstruent les canaux d’évacuation. On peut comprendre pourquoi à la moindre averse, le Boulevard Harry Truman est complètement inondé. Dans la soirée du samedi 18 octobre, suite à quelques minutes de pluie, la ravine “Bois de Chêne” s’est transformée en une véritable marée. A part les pylones électriques, il était difficile de repérer le moindre égoût dans la zone du Bicentanaire. Et des véhicules en provenance de la Nationale # 2 (menant vers le Sud du pays) qui tentaient de gagner le centre-ville ont été submergés. Un simple constat permet de comprendre à quel point l’oeuvre du président Dumarsais Estimé (1946-1950) se dégrade. En fait, c’est la capitale haïtienne qui se trouve dans un piteux état à moins de trois (3) mois de la célébration du Bicentenaire de l’Indépendance d’Haïti: Routes défoncées, montagnes d’ordures ça et là, garagistes et marchands pêle mêle sur les trottoirs, maisons couvertes de poussière. De plus, Port-au-Prince est sur le point de devenir une république de « bidonvilles ». 60% des quartiers de la capitale est construit anarchiquement sans tenir compte des prévisions sismiques. Mais si l’on veut une image en gros plan de la région métropolitaine, il faut se référer à une vue aérienne. A bord d’un avion, caméra en main, on aura tous les clichés d’une capitale qui se meurt à petits feux. Pire, aucun plan de réhabilitation et d’assainissement de l’ensemble des infrastructures de Port-au-Prince n’a jusqu’ici été annoncé officiellement. Toutefois, en maintes reprises, des responsables Lavalas ont fait part d’une opération de ramassage d’ordures pour donner une autre image à la capitale. Toujours est-il, cette grande lessive n’est pas effective. Les port-au-princiens ,très confortables dans cette situation d’insalubrité, ne réagissent pas. Ils attendent de voir comment le gouvernement va recevoir ses invités étrangers à l’occasion des festivités devant marquer le Bicentenaire de l’Indépendance. Par voie aérienne, maritime ou terrestre, Port-au-Prince offre un spectacle horrible et affligeant.
Photo de Port-au-Prince , la capitale , à moins de deux (2) mois de 2004
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