PIDIH-Rép.Dominicaine : une première journée qui tourne au fiasco

La première journée de mise en œuvre du Programme d’Identification et de Documentation des Immigrants Haïtiens (PIDIH) tourne au fiasco, les autorités haïtiennes, mal préparées et dépassées par les événements, ont du faire appel aux forces dominicaines anti-émeutes.Tout a démarré très mal ce 21 juillet 2014, rapporte le Groupe d’Appui aux rapatriés et réfugiés (GARR):  » Bastonnades, bousculades, jets de gaz lacrymogènes, ont été entre autres les divers obstacles rencontrés par les ressortissants haïtiens qui étaient venus de partout pour réclamer les documents d’identité promis par les autorités haïtiennes ».Une journée qui tourne au fiasco Tôt dans la matinée, rapporte le GARR, ils étaient plusieurs dizaines de ressortissants-es haïtiens à se présenter, avec leurs 1000 pesos en main, devant l’annexe de l’Ambassade d’Haïti à Santo Domingo, située à la rue Cayetano Rodríguez dans la zone de Gazcue en vue de se faire inscrire au programme. Au fil des minutes, la situation devenait intenable pour les responsables du PIDIH. L’espace choisi pour le déroulement des activités était trop exigu et les conditions d’hygiène n’étaient pas tout à fait respectées, selon les observations de plusieurs représentants d’organisations de droits humains en République Dominicaine. Mme Aino Comoglio, une Haïtienne qui se déclare être la Coordonnatrice adjointe du programme, a dû fait appel aux forces de l’ordre dominicaines qui ont dispersé brutalement la foule avec du bâton et du gaz lacrymogène. Furieux, les ressortissants haïtiens, ont lancé des propos acerbes à l’encontre des autorités haïtiennes. Selon eux, ces dernières ne se montrent pas à la hauteur de leurs responsabilités et ne font que renforcer la mauvaise image d’Haïti à l’extérieur. « Aujourd’hui encore l’Etat haïtien vient de nous faire humilier pas les Dominicains. Nous comprenons très mal qu’une représentante des autorités de notre pays puisse faire appel à des policiers dominicains pour nous maltraiter alors que c’est le gouvernement haïtien lui-même qui avait promis de nous donner des documents d’identité.», ont dénoncé quelques-uns d’entre eux.Des représentants-es d’organisations de promotion et de défense des droits des migrants en République Dominicaine se sont montrés aussi indignés face aux mauvais traitements reçus par les migrants-es haïtiens pendant le démarrage du PIDIH. Selon eux, cette manière d’agir montre une fois de plus le manque de volonté des autorités haïtiennes de résoudre définitivement le problème d’identification des ressortissants-es haïtiens en République Dominicaine. Rappelons que le mercredi 16 juillet 2014, le Ministère des Haïtiens vivant à l’Étranger (MHAVE) de concert avec les Ministères des Affaires Étrangères, de la Justice et de la Sécurité publique ainsi que l’Office national d’identification, les Archives Nationales d’Haïti et la Direction de l’Immigration et de l’Emigration, avait procédé au lancement officiel du PIDIH à Santo Domingo. Environ 300,000 personnes seront bénéficiaires de ce programme qui coutera 10 millions de dollars au gouvernement haïtien.Tout en condamnant cet incident regrettable, le GARR se demande pourquoi les autorités haïtiennes à travers la Coordination de ce programme continuent-elles à projeter une image négative du pays au moment où des migrants-es haïtiens sont déjà humiliés et maltraités en territoire voisin.Il en profite pour demander aux responsables du PIDIH de prendre des mesures nécessaires en vue d’éviter la répétition d’un tel événement dans d’autres villes dominicaines qui doivent être sous peu bénéficiaires de ce programme, notamment à Higuey Santiago, Barahona et à Dajabon.Encore une fois, le GARR plaide en faveur de l’intégration des organisations de la société civile des deux côtés de l’île, notamment celles qui travaillent avec les migrants afin de leur faciliter le processus. Il est tout à fait urgent que les personnes qui doivent venir réclamer leurs documents d’identité soient informées et sensibilisées sur les modalités d’enregistrement. Source : GARR

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