Pignon : un des points de transit des trafiquants de stupéfiants

La commune de Pignon est frappée de plein fouet par le trafic illicite de la drogue. La localité a, à plusieurs reprises, été visitée par de petits avions transportant des marchandises prohibées. Une fois n’est pas coutume mais six fois de suite, c’est déjà une habitude qui s’installe. Et qui l’aurait cru, Pignon figurerait un jour sur la liste des points de transit de la drogue. Les trafiquants l’ont décidé ainsi suivant les avantages stratégiques qu’offre cette petite localité. Cette dernière, rappelons-le, se trouve à une cinquantaine de kilomètres de la métropole du Nord (Cap-Haitien). Et, en raison de l’absence d’un poste de police au niveau de l’aéroport communautaire de Pignon, le trafic illicite de stupéfiants se fait en toute quiétude sous la protection d’hommes cagoulés et lourdement armés, selon des témoins. Le scénario est le même à chaque opération. Les trafiquants venus récupérer les produits prohibés tirent dans tous les sens pour forcer les gens à se terrer chez eux au moment du débarquement. On a signalé également l’agression subie par un ressortissant américain en mission à Pignon. Les pignonais qui redoutent que leur commune ne se transforme en un véritable point de transit de la drogue appellent les autorités à intervenir dans le dossier. Les protestataires s’attendent à ce que les agents de la lutte contre le trafic des stupéfiants viennent enquêter et parallèlement sécuriser l’aéroport communautaire de Pignon qui dispose depuis quelque temps d’un bâtiment pouvant accueillir des représentants de l’administration aéroportuaire de Port-au-Prince. Depuis les dernières violences occasionnées en avril et mai par l’atterrissage à l’aéroport de Pignon de petits avions pilotés par de présumés colombiens, l’insécurité met en péril les initiatives prises en vue du développement économique et social de la commune. Les pignonais parlent de véritable menace pour l’avenir de la localité. Une situation qui devrait intéresser les autorités de l’Etat, d’autant que, selon des témoins, les trafiquants circulent à bord de véhicule portant des plaques d’immatriculation « officiel « . A défaut d’une intervention des responsables, les pignonais se tiennent prêts à combattre eux-même le trafic de la drogue dans leur localité. Ils lancent une mise en garde aux trafiquants en annonçant que ces derniers seraient pourchassés par tous les moyens en cas d’éventuel retour. Les pignonais qui ont un niveau de développement humain avancé comparativement aux autres communes du pays n’entendent pas cautionner le trafic de la drogue, soutiennent-ils. Ils veulent plutôt continuer à s’organiser avec leur propre moyen pour se doter de routes modernes, de téléphone et d’électricité.

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