Plus de 300 mille personnes vivent encore sous des tentes selon la FIDH

La FIDH et ses organisations membres en Haïti, le Réseau national pour la défense des droits humains et le Centre Œcuménique des Droits Humains, ont rendu public ce lundi 12 novembre un rapport alarmant sur l’insécurité humaine qui persiste en Haïti malgré l’aide humanitaire exceptionnelle apportée après le séisme du 12 Janvier 2010. Près de trois ans après ce drame, plus de 80% de la population vit encore en dessous du seuil de pauvreté, dans une situation de précarité extrême que la tempête Sandy n’a fait qu’aggraver. Pour les quelques 370.000 victimes du séisme qui vivent encore dans les camps de déplacés, la situation empire de jour en jour : les conditions de vie y sont indignes et se dégradent, les expulsions forcées se multiplient dans les camps implantés sur des terrains privés, les populations sont abandonnées par les ONG et se trouvent dans une situation de vulnérabilité extrême. Dans l’environnement dégradé et dégradant de ces camps les violences ne font que croître et les femmes et les filles continuent à être particulièrement exposées aux violences sexuelles. Le rapport déplore que les solutions apportées jusqu’à présent aux victimes du séisme soient insuffisantes, précaires et aient repoussé les problèmes, dans le temps et dans l’espace, plutôt que de les résoudre. Ce constat est d’autant plus choquant que la communauté internationale s’était engagée à apporter un soutien massif à la reconstruction du pays au lendemain du tremblement de terre meurtrier qui a ébranlé la nation toute entière (près de 300.000 morts et plus d’un million et demi de personnes déplacées). Ce cri d’alarme sur le sort des populations les plus vulnérables des camps concerne aussi l’extension de la pauvreté et de l’exclusion sociale dans l’ensemble du pays. Là encore, force est de constater que l’insécurité humaine persiste et s’aggrave, en particulier l’insécurité alimentaire. Et cette situation ne doit rien à la fatalité mais aux choix de politiques économiques nationales largement dominées par des décideurs internationaux. « Les politiques publiques à court terme ne peuvent garantir l’accès de la population aux droits fondamentaux, en particulier le droit au logement, à l’alimentation, à la santé et à l’éducation » a déclaré Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH. A cette absence de sécurité sur l’accès aux droits fondamentaux s’ajoute une insécurité juridique persistante, particulièrement flagrante dans les prisons et dans les graves dysfonctionnements de la police et du système judiciaire. C’est un autre constat qu’illustre le rapport. Près de 70% de la population carcérale se trouve aujourd’hui en détention préventive prolongée, parfois depuis plusieurs années, sans avoir accès à une assistance juridique. Les conditions de vie dans les prisons sont inhumaines et dégradantes. Du fait de l’insalubrité et de la promiscuité qui règnent dans les établissements pénitentiaires, 275 détenus sont morts du choléra depuis son apparition en octobre 2010. EJ /Radio Métropole Haïti

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