Plus de 50 gourdes pour un dollar américain , les autorités tentent de stopper l’hémorragie de la monnaie nationale

Le dollar américain a franchi la barre psychologique de 50 gourdes dans la journée du mardi 11 février 2003 . La tendance s’est maintenue ce mercredi provoquant une réunion d’urgence entre les autorités financières et monétaires et l’Association Professionnelle des Banques (APB). Aucune mesure spéciale n’a été annoncée par les autorités à l’issue d’une réunion à huis clos de trois (3) heures déroulée à l’Hôtel Visa Lodge, ce mercredi 12 février . Le gouverneur de la Banque Centrale , Vénel Joseph , faisant office de porte-parole en lieu et place du ministre des finances , Faubert Gustave , qui a dû prendre l’avion pour l’étranger immédiatement après la rencontre , a indiqué que les parties se sont mises d’accord entre autres sur l’augmentation des taux d’intérêt sur les bons BRH et une possible intervention de la Banque de la République d’Haiti sur le marché des changes . Au cours de cette réunion qui avait également porté sur les appréhensions de l’APB par rapport à la politique économique du Pouvoir Lavalas , Vénel Joseph a annoncé que le nouveau budget pour l’exercice 2002-2003 sera déposé au Parlement dans une semaine . En attendant , sur le terrain la situation demeure préoccupante puisqu’il fallait ce 12 février plus de cinquante deux (52)gourdes pour un (1) dollar américain . Dans la foulée , certaines banques n’affichent aucun taux et ne vendent que des montants limités de dollar . Interrogé par Radio Métropole sur les causes de l’effondrement de la gourde , M. Joseph qu’il était difficile de définir l’ensemble des paramètres . Toutefois , le gouverneur a évoqué à titre d’exemple , le non dépôt du budget , une politique fiscale mal définie et la poursuite du déficit budgétaire . Selon des sources économiques digne de foi , le déficit au quatrième mois de l’exercice fiscal 2002-2003 serait de l’ordre de 1.8 milliards de gourdes ,ce qui représenterait un record . Les dirigeants de l’APB n’ont voulu faire aucune déclaration après la rencontre au moment où le gouverneur s’efforçait de rassurer plus d’un que la barque économique nationale resterait à flot . Pendant ce temps, les économistes entre autres le chroniqueur de Radio Métropole , Kesner Pharel , insistent sur l’adoption de mesures drastiques pour réduire les dépenses publiques et la mise sur pied d’un budget spécial . L’économiste Henry Bazin préconise l’élaboration d’un plan de sortie de crise économique tout en insistant sur la nécessité de mettre fin à l’impasse politique vieille de bientôt trois (3) ans . M. Bazin déplore le fait que les autorités monétaires en dépit de leur compétence n’aient pas la latitude d’adopter des mesures adéquates pour faire face à la situation .

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