Polémique autour de la libération de certains criminels par le Parquet

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Des criminels dangereux, dont certains avaient comparu par devant un juge d’instruction, ont été libérés par le parquet de Port-au-Prince dénonce le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) qui ne dispose pas encore d’informations sur la cinquantaine de détenus libérés hier. Le commissaire du gouvernement près le tribunal civil de Port-au-Prince, Claudy Gassant, a indiqué aux journalistes présents au Pénitencier National, que les 51 personnes ont été remises en liberté pour raison humanitaire et en tenant compte de la loi. Si le RNDDH et le Parquet s’entendent sur la nécessité de combattre la détention préventive prolongée, ils s’opposent sur la manière utilisée.Le coordonnateur général du RNDDH, Pierre Espérance, ne veut pas considérer ces libérations massives comme politiques mais préfère les qualifier d’excès de zele.  » Le remède est plus douloureux que la maladie », indique Pierre Espérance qui cite le cas d’un criminel de Martissant, Pierre Richard alias Kanson Fè ( pantalon métallique) qui a assassiné une personne moins de 48 heures après sa libération. Sur ce dossier Claudy Gassant invite le RNDDH à faire son travail en déposant une plainte qui permettra d’appréhender à nouveau le bandit.M. Espérance rétorque que le Parquet doit faire son travail qui est de lancer les poursuites contre les personnes dénoncées par la clameur publique. » Les résidents de Martissant ont lancé des cris à la radio, c’est le travail du Parquet », ajoute t-il. Selon certaines informations au moins trois personnes ont été tuées ces derniers jours par des criminels libérés le 7 novembre par le Parquet. Le RNDDH révèle que plusieurs individus avaient été libérés sans ordonnance d’un juge d’instruction. » On nous a rapporté des cas où des juges d’instruction ont demandé qu’on amène des détenus qui auparavant avaient été remis en liberté par le Parquet », explique t-il. Pierre Espérance rappelle que le commissaire du gouvernement est chef de la poursuite mais n’a aucune autorité sur les autres niveaux du pouvoir judiciaire tels l’instruction des dossiers et le jugement.  » Le chef du parquet ne peut prendre une décision de main levée, c’est la prérogative d’un juge d’instruction », ajoute t-il.Toutefois Claudy Gassant promet d’autres libérations dans les prochaines semaines.

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