Le commissaire du gouvernement près Tribunal Civil de Port-au-Prince , Josué Pierre Louis, confirme qu’un mandat d’amener a été décerné par le Parquet à l’ancien colonel Himler Rébu , un des principaux dirigeants de l’Opposition . Dans une interview accordée à Radio Métropole, le jeudi 16 janvier 2003 , M. Pierre Louis précise que cette décision est le résultat de plaintes portées contre M. Rébu par des membres d’Organisations Populaires (OP) Lavalas qui l’accusent d’avoir ouvert le feu sur des partisans du pouvoir à la marche du secteur syndical à Port-au-Prince, le 10 janvier . Le chef du Parquet soutient que la justice a agi selon la » clameur publique » face à un cas de flagrant délit et précise qu’il ne s’agit d’un mandat d’arrestation émis contre l’ancien colonel Rébu. L’avocat de M. Rébu , Maitre Osner Févry, conteste la légalité du mandat et a déjà introduit une requête en ce sens auprès des instances concernées . Invité du Journal du Matin de Radio Métropole de ce vendredi 17 janvier, M. Févry estime qu’il n’y a pas de flagrance car la loi donne 24 heures aux victimes pour déposer leurs plaintes , ce qui n’est pas le cas . L’homme de loi fait ainsi référence à la date de la plainte (14 janvier) tandis que les faits qui sont reprochés à M. Rébu datent du 10 janvier . De plus, Osner Févry indique que les trois (3) personnes qui ont attaqué l’ancien colonel en justice ne peuvent pas à elles seules représenter la clameur publique qui se définit dans la loi haitienne comme une foule de gens . Maitre Févry met en doute le rapport de la police judiciaire qui a servi de prétexte au chef du Parquet. Il souligne que le directeur départemental de l’Ouest de la police , Mme Hermione Léonard , et le responsable du CIMO, Hendrice Bleck, qui assuraient la sécurité de M. Rébu lors de la manifestation , se doivent de signer une déclaration allant dans le sens de la décision du commissaire Pierre Louis pour prendre en compte le document de la DCPJ. Dans cette intervention , l’avocat fait remarquer que Himler Rébu en tant que membre des Forces Armées d’Haiti (FADH) ne peut répondre de ses actes que devant une cour militaire . Osner Févry indique que les FADH dissoutes en 1995 par le Président Aristide sont toujours reconnues par la Constitution en vigueur . L’homme de loi met en garde la police contre l’exécution d’une décision illégale et prévient les plus hautes autorités du pays que ce dossier peut rebondir un jour devant une Cour Internationale de Justice . Le responsable de l’ALAH , Reynold Georges , fustige le comportement des autorités judiciaires dans l’affaire Rébu . Pour Maitre Georges , il faut que le régime Lavalas mette un terme aux persécutions contre l’ancien colonel . Parallèlement , le responsable du parti Konvansyon Inite Demokratik (KID) , Evans Paul , dénonce le mandat d’amener lancé contre Himler Rébu et met en garde contre l’arrestation du membre du Comité de Vertières . Le dirigeant du KID appelle la population à se mobiliser pour obtenir le départ du président Aristide .
Polémique sur la légalité du mandat d’amener contre Himler Rébu
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