Pourrissement de la situation sécuritaire en Haïti: le groupe des 184 écrit au secrétaire général de l’ONU

Le groupe des 184 organisations de la société civile réclame une attention urgente du secrétaire général de l’ONU Kofi Annan face au pourrissement de la situation sécuritaire en Haïti. Dans une lettre en date du 16 janvier 2006, les responsables du groupe des 184 estiment que les cris et souffrances du peuple exprimés jusqu’ici n’ont pas été entendus.« Le phénomène de l’insécurité s’est aggravé et s’est étendu à de nouveaux espaces. Et, cette vague d’insécurité à Cité-Soleil notamment, retient près d’un tiers de l’électorat dans un environnement de terreur, de peur, marqué par le kidnapping », écrit le groupe des 184.Dans cette lettre adressée au secrétaire général des Nations Unies, le groupe dénonce le fait que des bandits armés de Cité-Soleil circulent en toute impunité au vu et au su des soldats jordaniens cantonnés dans la zone. « Ils kidnappent pour renforcer, par des rançons élevées, leurs moyens économiques. Et au jour le jour, ils sèment le deuil au sein de la population haïtienne. Ces bandits qui déclarent soutenir un candidat à la présidence rendent impossible toute vraie campagne électorale. Car aucun candidat autre que celui qu’ils soutiennent ne peut avoir accès à la population », poursuit le groupe des 184. Le groupe des 184 s’inquiète du fait qu’une telle situation profite au courant politique qui avait supporté ces gangs armés et qui dépend de la violence pour reconquérir le pouvoir par une élection basée sur la peur. Le groupe des 184 dit disposer de beaucoup d’évidences, de témoignages directs qui confirment que les actions des bandits ont effectivement des finalités politiques.  » Nous pouvons qualifier ces gangs armés de terroristes car, ils arment de jeunes enfants de moins de 12 ans et poursuivent des objectifs à caractère politique qu’il ne faudrait ni confondre avec du banditisme ni justifier à partir des considérations strictement économiques et sociales ».Toutefois, le groupe des 184 déclare reconnaître que la MINUSTAH a beaucoup aidé à la « stabilité institutionnelle » du pays et a porté son concours à la relative pacification de certaines zones difficiles. Il souhaite un plus grand effort de coordination entre les troupes de la MINUSTAH et celles de la police nationale en vue de créer un climat de sécurité pour le bon déroulement des prochaines élections en Haïti.

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