Le traitement infligé aux prisonniers du Pénitencier National, vendredi dernier, continue de faire des vagues. La Plateforme des Organisations Haïtiennes des Droits de l’Homme ( POHDH) condamne le comportement du directeur général de l’administration pénitentiaire. “ Le comportement de Clifford Larose nous donne une idée de la situation au plus grand centre de détention du pays” a déclaré l’un des responsables de la POHDH, Serge Bordenave. Il insiste sur le respect des droits des détenus haïtiens dans les prisons. Selon lui, les autorités doivent prendre ce dossier très au sérieux car, il y a mort d’homme et la seule version du directeur général de l’APENA ne doit pas être prise pour de l’évangile. Pour M. Bordenave, la création d’une commission d’enquête indépendante s’avère nécessaire afin de fixer les responsabilités. La justice haïtienne est aussi discréditée, estime le dirigeant de la POHDH . L’organisation précise que la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et la Convention Interaméricaine relative aux droits humains dûment signées par Haïti prescrivent formellement: » nul ne peut être soumis à la torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants « , rappelle Serge Bordenave. En ce sens, la POHDH souligne la nécessité de la poursuite du combat en faveur du respect des droits des détenus. Ajoutées à la sanction d’emprisonnement et à la privation de liberté, toutes ces punitions couplées d’humiliations conduisent à la déchéance de la société, conclut la POHDH. Les réactions de condamnation de l’attitude des responsables de l’APENA dans cette affaire fusent de partout. Elles vont des organismes des droits humains aux hommes de loi en passant par les secteurs politiques. Les abonnés du Nouvelliste mettront sans doute longtemps à oublier le numéro 36326 du quotidien publié le week-end du vendredi 16 au dimanche 18 novembre dernier. En première page la photo de plus de deux mille prisonniers couchés à même le sol , nus comme un ver , l’un a côté de l’autre , en pleine nuit après une pluie de gaz lacrymogène . Chez les lecteurs, la stupéfaction , la surprise est grande , l’indignation aussi . Jean Claude Bajeux du Centre Oecuménique des Droits Humains est parmi les premiers à monter au créneau pour laisser éclater sa colère. C’est un haut le coeur general , écrit Jean Claude Bajeux dans une lettre ouverte au ministre de la justice Garry Lissade où il réclame la constitution d’une commission d’enquête indépendante devant expliquer à la nation ce qui s’est passé ce jour-là Des organisations de défense des droits humains aux hommes de loi, c’est le même ras le bol .”Nul ne peut être soumis à des peines ou traitements cruels ou dégradants “écrit l’Ordre des Avocats du Barreau de Port-au-Prince se référant à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et la Convention Interaméricaine. Le bâtonier Rigaud Duplan réclame également une enquéte sérieuse afin de fixer les responsabilités. Dans les colonnes du Nouvelliste l’ancien premier ministre de Jean Bertrand Aristide, Smarck Michel , exaspéré, écrit : “ca suffit “! Trois siècles après la traite des noirs , M. Michel estime que la boucle est bouclée. L’Opposition non plus n’est pas restée bouche bée. Le KONAKOM dirigé par Victor Benoit puis la Convergence, dans son ensemble , parlent de traitement à l’instar des prisonniers incarcérés par les nazis d’Hitler . Par la torture et l’humiliation , Lavalas , écrit la Convergence , vient de transformer l’univers carcéral en un enfer pour les prisonniers .
Pression sur le ministre de la justice pour la constitution d’une commission d’enquête indépendante sur la mutinerie du jeudi 14 novembre au Pénitencier National.
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