Pressions internationales pour libérer Yvon Neptune

Des représentants de la communauté internationale exerceraient de fortes pressions sur le gouvernement intérimaire pour procéder à la libération, pour raisons humanitaires, de l’ex-premier ministre lavalas Yvon Neptune qui observe une grève de la faim depuis le 20 février 2005 au Pénitencier national. Pour le moment, les autorités haïtiennes semblent tenir tête. Invité du journal du matin de Radio Métropole de ce lundi 7 mars 2005, le ministre de la justice et de la sécurité publique, Bernard Gousse, a souligné que M.Neptune ne sortira pas de la prison de force. M.Gousse rappelle que l’ex-dirigeant lavalas est aux ordres de la justice haïtienne dans le cadre de l’enquête sur le massacre de la Scierie, survenu à Saint-Marc, le 11 février 2004, 18 jours avant la chute du régime Aristide/Neptune.Le ministre Gousse précise que toute décision relative au cas de M.Neptune relève du juge d’instruction de Saint-Marc. Il a nié toute pression internationale pour libérer Neptune pour raisons humanitaires. Selon les militants des droits humains, plus de 50 personnes ont été tuées, parmi elles des opposants au régime lavalas, à la Scierie, le 11 février 2004, suite à l’intervention de la police et des chimères de l’organisation lavalas «Bale Wouze » appuyée par un hélicoptère de la Présidence. A ce moment, M. Neptune était à la fois Premier ministre d’Aristide et président du Conseil supérieur de la police. Une demande de récusation des juges de Saint-Marc faite par les avocats de M. Neptune a été jugée irrecevable par la Cour de Cassation. Yvon Neptune s’était brièvement évadé du Pénitencier national, le 19 février, à la faveur de l’attaque d’un commando suivi de l’escapade de plusieurs centaines détenus. Le lendemain, M. Neptune entamait une grève de faim avec son ancien ministre de l’Intérieur Jocelerme Privert pour réclamer purement et simplement la sortie de prison. Selon des informations qui circulent dans les milieux intéressés, des presssions seraient exercées par la communauté internationale pour que M. Neptune reçoive des soins à l’ étranger pour des raisons humanitaires. Des médias rapportent la visite à trois reprises, la semaine écoulée, au Pénitencier national du magistrat français, Louis Joinet,enquêteur indépendant de l’ONU sur les droits humains et la présence d’un haut responsable de la Minustah, vendredi soir, sur les lieux. Durant la journée de samedi, Radio Kiskeya rapporte qu’une ambulance de la Minustah faisait le va-et-vient aux abords de la prison bondée de militaires onusiens. Dans le cadre des tractations pour libérer Neptune qui s’était rendu aux autorités, le 27 juin 2004, la visite du parlementaire américain pro-lavalas,Maxime Waters,du Black Caucus, et de l’avocat de M.Arsitide, Ira Kurzban, est annoncée pour ce lundi 7 mars à Port-au-Prince. Samedi, un médecin de la Croix Rouge Internationale avait visité M.Neptune et avait jugé son état stable. L’avocat des victimes du massacre de la Scirie à Saint-Marc, Samuel Madistin, lance une sévère mise en garde au gouvernement et à la communauté internationale contre toute libération de force de Yvon Neptune. Maitre Madistin dit suivre de près le dossier.

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