Publication d’une enquête sur la qualité de service aux personnes touchées par le VIH/SIDA

Des organisations ont présenté, le lundi 21 juin 2004, les résultats de l’enquête sur la stigmatisation, la discrimination et le déni à l’encontre des personnes affectées et infectées par le VIH/SIDA dans les institutions de santé de la région métropolitaine de Port-au-Prince. Cette enquête s’est interessée essentiellement aux comportements, attitudes et pratiques des prestataires de services. C’est la première enquête menée à ce niveau . En dépit des campagnes de sensibilisation menées dans le pays ces dernières années, les PV-VIH continuent de faire l’objet d’actes discriminatoires au sein des établissements de santé. L’étude réalisée dans 24 centres hospitaliers de la région métropolitaine révèle qu’une importante proportion des prestataires utilisent des critères inappropriés pour qualifier « d’infecté » un individu. Assez souvent les personnes déclarées séropositives ou malades du Sida sont considérées comme des proscrits de la société et de fait leurs droits aux soins de santé sont bafoués, fait savoir le responsable de l’Association des personnes infectées et affectées par le VIH (ASON), Saurel Beaujour . Et au docteur Marie Guirlaine Raymond de souligner les conséquences de la stigmatisation et la discrimination sur les PV-VIH. Ces dernières, explique-t-elle, confrontées à ces problèmes sont condamnées à mourir dans un mutisme total. La directrice de la CSAM met également l’accent sur les problèmes familiaux que peuvent engendrer la stigmatisation et la discrimination. Mais la stigmatisation et la discrimination dans les établissements sanitaires sont inacceptables dans la mesure où ces institutions ont pour devoir de prendre en charge tous les malades et ceci pour quelque soit la pathologie. D’où la nécessité de lancer une campagne de sensibilisation auprès des prestataires de services en vue d’une meilleure compréhension, plaide Kieron Crawley, directeur de l’ ONG Concern. Le Ministère de la santé a placé la lutte contre la stigmatisation et la discrimination au cœur de son action. D’ailleurs, le slogan adopté par le MSPP en 2004 dans le cadre la campagne nationale contre le Sida était « M gen Sida kore m pou m viv ». En raison de la persistance de la stigmatisation et la discrimination, le même slogan est toujours de mise.

Publicité