Quand les « duvaliéristes » tentent de refaire surface à West Palm Beach

Entre trois et cinq cents partisans de l’ex-dictateur Jean-Claude Duvalier se sont réunis le samedi 4 janvier 2003 à l’hotel Sheraton de West Palm Beach pour débattre de l’opportunité de reprendre le pouvoir en Haiti, a constaté le correspondant de Alter Presse. Cette réunion convoquée a été coordonnée par un groupe de « duvaliéristes »vivant à l’étranger, dont le Dr. Frantz Bataille, Fritz Altidor etPierre Antoine Baptiste, un ancien présentateur de nouvelles à la RadioNationale d’Haiti. « Nous sommes prêts à prendre part aux prochaines élections générales dans le pays, une fois que (le Président) Aristide donne sa démission », a déclaré Véronique Mitterand, modératrice de la rencontre. Les macoutes prévoient l’organisation d’une convention en Haiti pour désigner les candidats qui devraient les représenter aux élections. Jean Claude Duvalier serait même « prêt à retourner en Haiti pour aider à la reconstruction du pays », selon les organisateurs, qui soulignent que l’ex-dictateur « piaffe d’impatience de venir d’abord aux États-Unis avant de se rendre en Haïti ». La rencontre s’est déroulée dans une ambiance de fête et de retrouvailles entre frères macoutes, au rythme de la musique intitulée « Nou renmen Duvalier » (Nous aimons Duvalier) de l’orchestre Tropicana, tandis que plusieurs sympathisants criaient « vive Duvalier ». L’ex-dictateur a eu une communication téléphonique avec les organisateurs de la réunion en pleine séance. Des participants ontréaffirmé leur foi dans l’ancien régime. Un septuagénaire a déclaré hautet fort « je suis macoute et je mourrai macoute ». Certains des organisateurs de la réunion ont adopté un ton hostile etarrogant pour répondre aux questions des journalistes à propos desmultiples crimes et exactions commis par le régime des Duvalier, ainsique les détournements de fonds. On estime entre 40.000 et 50.000, les victimes des 29 années de terreur macoute en Haïti. Au départ de Jean-Claude Duvalier, les détournements de fonds vers les banques étrangères étaient évaluées à environ 500 millions de Dollars. Alter Presse

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