Quel avenir pour le capital humain haïtien ?

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En cette période de tension constante, le simple citoyen haïtien est souvent la principale victime de l’affrontement aveugle auquel se livrent les deux camps politiques depuis bientôt une demi-décennie.

Au centre de ce martyr infligé par ceux-là même qui devrait être à l’écoute de la population se trouvent les enfants, déplore le psychiatre Roger Malary.

« Ceux qui aujourd’hui subissent un stress quotidien  vont en payer les conséquences psychiques dans les années à venir. Nous recevons déjà beaucoup de cas de déstabilisation émotionnelle liée à des violences, un kidnapping ou même des frayeurs occasionnées par l’instabilité actuelle. Il n’y aura pas assez de spécialistes dans le pays pour traiter la vague de malade qui nous attend dans les années  à venir. »

En plus d’être victimes, les Haïtiens, principalement les plus jeunes sont aussi totalement délaissés par les politiques publiques. Selon l’économiste Kesner Pharel, l’investissement de l’état haïtien dans l’humain, c’est-à-dire dans l’éducation et la santé est en chute libre depuis des années. Pourtant le capital humain est vital pour replacer le pays sur la voie du développement après des décennies d’errements.

« Aujourd’hui l’investissement de l’état dans ces domaines est au point mort. Lorsque les leaders économiques et sociaux ne parviennent pas à trouver une solution à la crise dont ils sont la cause, ils hypothèquent l’avenir de toute une génération. »

Avec seulement 10% de dépenses de santé réalisées par l’état en Haïti il est temps que des groupes de pression se constituent pour remettre les acteurs politiques dans le droits chemin et les forcer à se préoccuper de l’avenir préconise Kesner Pharel.

Lorsque la politique exclut les citoyens et ne génère plus que des controverses sans fin nuisibles à tout un pays, n’a-t-elle pas trahi sa vocation ?  

AL/Radio Métropole

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