Qui peut faire obstacle aux plans du président de la République ???

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Le président Jovenel Moise gagne en confiance, il a le gout de la victoire ; depuis quelques temps, ses interventions sont des moments de jubilation. Le chef de l’état ne rate presque plus une occasion d’exposer ses trophées : lutte contre la surfacturation dans la construction d’infrastructures routières, gagnée ; bataille pour rapatrier les contrats d’énergies, gagnée ; lutte pour résister aux différents épisodes de « pays lock », gagnée ; Jovenel Moise est fier d’avoir battu le système, il l’a dit. Aujourd’hui, le Président se lance de nouveaux défis : organiser des élections et doter le pays d’une nouvelle constitution, deux projets rejetés par une bonne partie de la classe politique et de la société civile, mais le locataire du palais national déplace ses pions et avance. Pour l’instant le débat est animé sur les réseaux sociaux, dans la presse, sur les places publiques et dans les salons. L’opposition est amère, les notes de protestation pleuvent ; cependant une question demeure : qui peut faire obstacle aux projets de Jovenel Moise. En 2017, le premier projet de budget soumis au parlement par l’administration Moise est décrié ; il est traité de tous les noms ; les opposants au pouvoir fraichement installé parlent de budget criminels ; débat dans la presse, manifestation de rues, le projet loi de finance est voté et exécuté ; première victoire pour celui qui a mené campagne durant 24 mois sur une opposition qui ne lui a pas laissé de répit après son investiture. 31 Janvier 2019, la cour des comptes soumet son premier rapport sur l’utilisation des fonds Petrocaribe ; le nom du président y est cité 69 fois en tant que responsable de la firme Agritrans, qui aurait participé dans un stratagème de corruption. Les petrochallengers ont de l’eau dans leurs moulins et ne cessent de demander « Kot Kob Petrocaribe a » ; L’opposition embrasse le dossier, les manifestations se font menaçantes et le chef de l’état passe dans les mailles du filet. Aout 2019, le président Jovenel Moise est mise en accusation, 10 députés, farouches opposant à « Neg Bannann nan » mènent le jeu, tentent de dégager une majorité autour de cette cause, mais rien n’y fait, la proposition est rejetée. 13 Janvier 2020, les douze coups de minuit n’avaient pas sonné que le chef de l’état a constaté la caducité du parlement dans un tweet. Des sénateurs montent au créneau, la société civile dénonce, aujourd’hui seuls 10 parlementaires reçoivent encore leur chèque. Plus près de nous, le président Jovenel Moise a multiplié les décrets, presque tous dénoncés notamment ceux sur le numéro d’indentification unique et le nouveau code pénal. Les protestations continuent mais les décrets sont encore debout. Aujourd’hui que le Conseil électoral provisoire est constitué malgré la levée de bouclier provoquée par l’annonce de sa création, certains se demandent qu’est ce qui sera différent cette fois, qui pourra bloquer l’élan d’un chef d’état qui gagne en confiance et en puissance ; d’ailleurs n’avait-il pas affirmé lui-même que quiconque se mettrait en travers de son chemin aura des petits accidents, alors qui va oser ????Luckner GARRAUDJournaliste Radio/Télé Métropole

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