Rapatriement à Port-au-Prince des rescapés du naufrage du 10 mai

Les garde-côtes américains ont rapatrié le mardi 14 mai 2002 les 73 rescapés haitien du naufrage d’un voilier au large des Bahamas, le vendredi 10 mai dernier. Les naufragés ont reçu une enveloppe de 500 gourdes de l’Office Nationale pour la Migration (ONM) et un paquet de produits de première nécessité. Ces compatriotes en provenance du Nord-Ouest expliquent leur décision de fuir le pays par la détérioration de leurs conditions économiques. “ Haïti est un pays de misère et de politique”, ont-ils déclaré à leur arrivée à Port-au-Prince . “Nous n’avons pas d’autre alternative que le voyage clandestin” ont-ils indiqué en précisant qu’à l’impossible, nul n’est tenu et déjà ils envisagent de reprendre la mer au péril de leur vie. Faisant un récit des conditions de voyage , ces rescapés affirment qu’ils ont fleurté avec la mort car le voilier à bord duquel ils étaient montés a été renversé par un bateau des garde-côtes américains. Le responsable de l’ONM , Lovinsky Pierre Antoine , qui a accueilli les rescapés à leur arrivée dans la capitale haïtienne, a rappelé aux compatriotes que les voyages clandestins demeurent un acte illégal . Toutefois , M. Pierre Antoine qui est également dirigeant de l’Organisation en charge du coup d’Etat de septembre 1991 ( Fondation 30 Septembre ) a attribué ce drame aux sanctions économiques qui frappent le gouvernement lavalas. Pour sa part , un représentant de l’organisation de défense des droits de l’homme NCHR , Yolène Gilles, a exhorté les acteurs politiques à mettre de côté leurs intérêts pour résoudre la crise politique afin d’améliorer les conditions de vie du peuple haïtien. Yolène Gilles a demandé au gouvernement Lavalas d’assumer ses responsabilités et de ne pas céder à la tentation de faire un capital politique avec ce dossier. Douze (12) compatriotes ont péri noyés et une quinzaine d’autres sont portés disparus dans ce naufrage. Le gouvernement par la voix du premier ministre Yvon Neptune a attribué ce drame au gel de l’assistance internationale à Haiti suite au scrutin législatif et contesté du 21 mai 2000. M. Neptune s’en était vivement pris , le lundi 13 mai 2002 , à l’Opposition et à certains hommes d’affaires qu’il avait accusé d’implication dans le trafic de stupéfiants.