Rassemblement contre l’insécurité

213

Plusieurs secteurs ont tenu comme annoncé le rassemblement contre l’insécurité, l’injustice et en faveur d’élections crédibles, le samedi 4 juin 2005, au Parc Sainte Thérèse de Pétion-ville en présence d’une importante présence policière. Un millier de personnes, toutes couches confondues, ont répondu à l’appel à la mobilisation lancée par des organisations de la société civile. Artistes, musiciens, hommes et femmes d’affaires, leaders politiques, étudiants, résidents des quartiers populaires, ils ont répondu à l’appel au Parc Sainte Thérèse de Pétion-Ville en dépit des violences qui ont frappé plusieurs quartiers de la capitale, samedi. Par rapport aux attentes, la recette était maigre, un millier de personnes seulement. Mais l’important pour les organisateurs était de faire comprendre à plus d’un la nécessité de se mettre ensemble pour contraindre les autorités à assumer leurs responsabilités face à la détérioration du climat d’insécurité. Dans la foulée, des intervenants ont sévèrement critiqué le gouvernement en place pour sa gestion de la crise actuelle. Et si l’équipe au pouvoir n’est pas en mesure de trouver une solution rapide et durable à la grave crise qui mine actuellement la nation, il revient à la population uniquement de prendre en main la situation. Pierre Emile Rouzier, de la chambre franco-haitienne qui représentait le secteur patronal au rassemblement, a lancé un appel en faveur d’une grande mobilisation. Le rassemblement du 4 juin au Parc Ste Thérèse est, en quelque sorte, un premier pas vers cette grande mobilisation, a expliqué Charles Henri Baker, un des responsables du groupe des 184 . Pour lui, il ne s’agit pas de renverser un régime mais de préférence de freiner la machine de l’insécurité qui menace non seulement la vie des citoyens mais aussi et surtout le processus électoral. Et puisque le processus electoral est menacé, le dirigeant politique Claude Roumain a associé sa voix à celle des autres personnes qui réclament la fin de cette campagne de violence orchestrée par des activistes armés pro-lavalas. Outre le gouvernement Alexandre/Latortue critiqué pour sa gestion de la crise de l’insécurité, la Minustah a été sévèrement fustigée pour son comportement par rapport aux bandits qui opèrent dans la région métropolitaine en toute quiétude. Des artistes comédiens ont ironisé le général brésilien Augusto Heleno, commandant des casques bleus. De l’avis des manifestants, la force onusienne a échoué dans sa mission d’instaurer un climat sûr et stable en Haiti. On pouvait lire sur des affiches plusieurs slogans hostiles aux troupes commandées par le général Heleno et en faveur du renforcement de la Police nationale. En l’absence des casques bleus, les policiers haïtiens ont mis le paquet pour garantir, sans trop grande difficulté, la sécurité du Parc Sainte Therese à Pétion-ville.

Publicité