Rationnement drastique du courant électrique dans la région métropolitaine de Port-au-Prince à quelques jours de la Noël

Des quartiers de la capitale passent des jours et des jours sans électricité. L’Electricité d’Etat d’Haïti dit faire face à des problèmes au niveau de la centrale de Péligre. Dans la nuit de mardi à mercredi toute la capitale haïtienne ou presque était plongée dans le noir . Selon des sources proches de la compagnie nationale électrique, les moteurs de Péligre se sont arrêtés en raison des difficultés techniques. « Ce n’est pas trop grave » , indique un responsable de l’EDH qui précise que des techniciens sont à pied oeuvre pour remettre l’usine en état de fonctionnement avant la Noël. La centrale hydroélectrique de Péligre fournit plus de la moitié des mégawatts consommés par la région métropolitaine. Les centrales thermiques de Varreux, de Carrefour et les moteurs de la Haytian Tractor apportent un support considérable mais sans l’énergie de Péligre, toutes les usines thermiques fonctionnant à plein régime ne peuvent pas alimenter Port-au-Prince pendant de bonnes heures. Pour preuve, depuis l’arrêt momentané de Péligre même les quartiers qui recevaient jusqu’ici six heures de courant par jour sont désormais ignorés par l’EDH. L’Electricité d’Etat d’Haïti explique cette situation par le fait que les installations de varreux, de Carrefour et la Haïtian Tractor fonctionnent à un rythme moyen afin de protéger leurs investissements. Le premier ministre Jean Marie Chérestal avait promis une amélioration substantielle dans la distribution du courant électrique. Mais des mois se sont écoulés depuis ces promesses. Les habitants de la capitale attendent toujours du courant « à gogo « mais pour l ‘instant semblent condamnés à accepter l’inacceptable d’autant que la compagnie électrique a augmenté récemment de 80 % le coût du kilowatt/heure. Cette mesure a été suivie depuis de prompts débranchements chez les clients réguliers de l’EDH. Cette rigueur s’applique à tous ceux-là qui, pour une raison ou pour une autre, n’honorent pas leur dette à échéance. Ce traitement de choc n’est pas appliqué aux bidonvilles et dans les quartiers populeux. Les techniciens de l’EDH observent de près comme de loin les milliers de prises clandestines sans pouvoir intervenir. Ces zones de résidence de fortune consomment à elles seules plus 50 % de la production électrique. Des millions de gourdes de pertes pour l’EDH qui à chaque conférence de presse expose ses mêmes problèmes de Péligre, de carburant mettant à nu la mauvaise gestion de la compagnie. Ces problèmes qui se répètent trop souvent, déplorent les résidents de Port-au-Prince durement pénalisés par cette situation. La compagnie électrique est toujours tributaire de la générosité du ciel en dépit des différents projets annoncés par les responsables pour diversifier les sources d’énergie.

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