Reconstruction d’Haïti : le décaissement d’importants fonds internationaux ne se fera pas de si tôt

209

La communauté internationale hésite à délier les cordons de la bourse. C’est le constat fait par le quotidien français « Le Monde ». Le journal se réfère aux résultats des appels lancés par l’Organisation des Nations Unies (ONU) et la Banque Mondiale à venir en aide à Haiti . Selon un article publié dans les colonnes du journal « Le Monde » intitulé « Les Grands Argentiers hésitent à aider à Haïti,pays en faillite et menacé de crise humanitaire » ,rédigé par Jean-Michel Caroit,la situation économique demeure plus que jamais une source de préoccupation pour le Programme des Nations-Unies pour le Développement. Le PNUD,qui avait lancé un appel d’aide d’urgence de 35 millions de dollars en vue de permettre au pays de faire face à la crise humanitaire qui le treverse depuis la démission et le départ pour l’exil de Jean Bertrand Aristide,n’a pas été entendu,fait remarquer le correspondant du quotidien à St-Domingue.Jean-Michel Caroit rappelle que le jeudi 25 mars les sommes recueillies ne s’élevaient qu’à 5,8 millions de dollars. Pourtant,précise-t-il,il y a dix ans,lors de la précédente intervention internationale,le montant des projets qui accompagnaient les troupes américaines se chiffrait en centaines de millions. La prudence a caractérisé la réunion des bailleurs de fonds,bilatéraux et multilatéraux,déroulée à Washington, le mardi 23 mars ,à l’initiative de la Banque Mondiale.Les problèmes se posent à tous les niveaux pour le pays en proie à une crise humanitaire et une violence qui s’aggrave de plus en plus.Là-dessus,les bailleurs de fonds tardent à se mobiliser pour Haïti,a expliqué le journaliste. ‘’Il y a la question du vide Instituitionnel qui fait peur.Il n’existe pas de Parlement en vue de la ratification des projets,et les nouvelles autorités ont été mises en place en marge de la Constitution.De surcroît,Haïti a accumulé des arriérés avec les différents bailleurs de fonds’’, a fait valoir l’un des participants à la réunion. Jean–Michel Caroit précise,dans son article en date du 26 mars,que seule la Banque Interaméricaine de Développemnt(BID) avait timidement repris ses activités à l’été 2003,après l’extradition vers les Etats-Unis d’un éminent trafiquant de drogue,Beaudouin Jacques Kétant,et le remboursement de 31 millions de dollars d’arriérés.Mais la Banque Mondiale s’était complètement désengagée.Si l’on en croit un fonctionnaire international,un fonds spécial pourrait permettre de débloquer rapidement jusqu’à 10 dollars par habitant,soit environ 80 millions de dollars,sous forme de dons.En tout cas,pour y avoir accès,il faut qu’il y ait eu des déplacements de population. « Cela n’a pas été le cas.Il faudrait que le conseil de la Banque accepte une dérogation » ,poursuit-il. Cette semaine semaine,une délégation du Fonds Monétaire International devra se rendre en Haïti afin d’évaluer la situation monétaire et budgétaire,pour le moins catastrophique,a laissé entendre le porte-parole du gouvernement,Robert Ulysse.Et à Port-au-Prince,une réunion sera organisée le 14 avril entre le gouvernement et les bailleurs,en vue d’élaborer un programme d’urgence. Les experts de la Banque Mondiale semblent vouloir recourir au ‘’modèle Afghan’’.A l’urgence humanitaire et au rétablissement d’un minimum de sécurité,succédront la reconstruction des réseaux électriques et d’eau potable et la relance de l’économie par des chantiers à forte densité en main-d’œuvre.Dans ce cadre,une mission de la Banque Mondiale et de la BID devrait se rendre en Haïti en juin,question de faire un état des lieux. « On ignore le nombre de morts,le montant des pertes provoquées par les pillages et les destructions d’agences bancaires,de stations-service et de commerces ainsi que l’impact de la crise sur la production agricole »,c’est en tout cas ce qu’explique un expert. L’article termine en annonçant pour la fin juin une réunion du « groupe consultatif » sur les montants qui seront décaissés.

Publicité