Au moins trois personnes ont été tuées, mercredi après-midi, sur la route de l’Aéroport international de Port-au-Prince suite aux opérations menées par des gangs armés qui avaient pris le contrôle de cette zone industrielle pendant des heures. Le même jour, Près d’une dizaine de personnes ont été kidnappées par un autre groupe de bandits à Delmas 19 (commune de Port-au-Prince), selon des témoins. Cette escalade de la violence a provoqué une situation de panique dans les zones affectées. Pendant plusieurs heures, la route de l’Aéroport et les rues menant à Delmas 19 ont été vidées de leurs occupants. Après leur forfait, les assaillants ont regagné, en toute quiétude, leur fief. Les forces de l’ordre (casques bleus de la Minustah et agents de la Police haïtienne)qui n’ont pas eu le temps de réagir lancent de sévères mises en garde aux gangs armés qui tentent de destabiliser l’ordre public.Ces actes de violence sont enregistrés à quelques jours de la conférence des bailleurs qui doit se tenir au Karibe Convention Center à Juvénat, Canapé-vert. Des personnalités importantes de la communauté internationale sont attendues à Port-au-Prince dans le cadre de cette rencontre de deux jours (24 et 25 juillet), a indiqué le coordonnateur de l’initiative pour Haïti, Anthony Dessources. D’importantes mesures de sécurité sont annoncées par les forces de l’ordre pour pour prévenir tout incident malheureux. La zone abritant le siège de la conférence des bailleurs sera bouclée par des agents de la Minustah et de la Police nationale, a encore indiqué Anthony Dessources. Seuls les journalistes accrédités pourront avoir accès à l’enceinte du Karibe Convention Center, a-t-il ajouté.Intervenat récemment sur la question de la recrudescence des actes de violence à Port-au-Prince, le Président haïtien René Préval a affirmé que son pays faisait face à des actes de banditisme et non à une insécurité politique. Le chef de l’Etat fait remarquer que cette insécurité est liée à la drogue et à la libération par des juges de présumés criminels et kidnappeurs. « C’est du banditisme et certains policiers corrompus sont impliqués dans ces actes criminels », avait indiqué M. Préval s’appuyant sur des déclarations faites par le Directeur général de la Police nationale, Mario Andrésol. Des dirigeants politiques haïtiens estiment que le pays fait face à une insécurité politique. Ils font remarquer que des partisans du Président déchu Jean Bertrand Aristide avaient menacé de lancer la deuxième phase de l’opération Bagdad (opération armée) s’ils n’étaient pas réintégrés dans l’administration publique. Cette opération violente lancée le 30 septembre 2004 après le départ de M. Aristide aurait coûté la vie à plus d’un millier de personnes dont une centaine de policiers, selon des organisations de défense des droits humains
Regain de violence à Port-au-Prince à quelques jours de la tenue de la conférence des bailleurs
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