Renfort de Casques bleus et tolérance zéro contre les bandits, annonce la Minustah

La Mission de stabilisation de l’Onu en Haïti (Minustah) a annoncé, le mercredi 1er juin 2005, le transfert de Casques bleus déployés en province vers la capitale Port-au-Prince où des violences ont fait mardi au moins huit morts dans l’incendie d’un marché suite à une attaque à l’arme automatique et au cocktail Molotov menée par des activistes armés lavalas. Pour lutter contre l’insécurité, un bataillon de soldats péruviens affectés à Jacmel (sud) a été redéployé sur Port-au-Prince pour renforcer les Casques bleus jordaniens en charge du quartier de Cité Soleil, a déclaré le colonel français Philippe Kleb, membre de l’état-major de la mission onusienne. Cité Soleil abrite le plus grand bidonville de la capitale (350.000 habitants). C’est aussi un bastion des auteurs présumés des actes de violence.Au total, 2.000 Casques bleus seront affectés à Port-au-Prince, a précisé le militaire français, lors d’une conférence de presse. « Nous adoptons la politique du zéro tolérance face à la criminalité et la violence », a souligné le colonel Kleb. Port-au-Prince, la capitale, est la juridiction principale du contingent brésilien de 1200 hommes qui dirige la Mission de l’ONU en Haïti. L’officier français a affirmé que les actions criminelles avaient changé de zone à Port-au-Prince, en raison, selon lui, du succès d’une opération récente conduite par la Minustah à Cité Soleil. « Les bandits ont tendance à se déplacer vers d’autres quartiers. Nous travaillons de concert avec la police haïtienne et nous avons enregistré des progrès », a indiqué pour sa part un officier canadien, Jean François Vézina, membre de la police civile de la Minustah (Civpol). La violence a monté d’un cran, mardi, avec l’incendie d’un sous-commissariat et d’un marché qui ont fait jusqu’ici une dizaine de morts, la plupart étant des commerçants. Le même jour, le consul honoraire français au Cap-Haïtien a été blessé mortellement dans la zone de Drouillard non loin de l’Aéroport. Selon l’officier canadien, un « net fléchissement » des enlèvements est constaté depuis qu’une cellule spéciale a été créée entre la police haïtienne et la Minustah. Il a encouragé la population à collaborer avec les autorités. « Nous sommes là pour enlever les gangs de la scène et permettre une reprise normale des activités dans la capitale », a fait valoir le colonel français. Le porte-parole de la mission onusienne, Toussaint Kongo Doudou, s’est félicité au cours de la même conférence de presse des progrès réalisés par la Minustah en Haïti. Toussaint Kongo Doudou a mentionné le fait que des programmes de désarmement et de réinsertion de groupes armés avait été lancé alors que le processus du dialogue est en marche à côté de multiples actions humanitaires conduites dans le pays par les Casques bleus. Le responsable de l’Onu a cependant refusé de commenter la décision prise la semaine dernière par les Etats-Unis d’évacuer les familles américaines en Haïti. Des élections générales sont prévues à la fin de l’année. AFP, Radio Métropole.