Rentrée judiciaire sur fond de polémique autour de l’état de santé de la justice

Les tribunaux ont rouvert leurs portes sur l’ensemble du territoire national, le lundi 6 octobre 2003. Les activités judiciaires , après trois (3) mois de vacances , reprennent pour l’exercice 2003-2004 sous le thème « Justice et Démocratie ». La cérémonie au Palais de Justice s’est déroulée en présence du Président de la République , Jean Bertrand Aristide , du ministre de la justice, Calixte Delatour et de diplomates dont le chef de la Mission Spéciale de l’OEA, David Lee. En la circonstance , le président de la Cour de Cassation, Alexandre Boniface, a dressé un bilan satisfaisant de l’année judiciaire précédente. M. Boniface a mis l’accent sur la participation de tous pour l’avancement de la justice . Pour sa part , le président de la Fédération des Barreaux d’Haiti, Rigaud Duplan, a indiqué que les activités du Tribunal ont été marquées par la criminalité, le kidnapping et des actes d’intimidation . Le bâtonnier Rigaud Duplan , fortement applaudi , a également critiqué l’amendement constitutionnel introduit par les élus contetés. Il en est de même du projet gouvernemental d’organiser des élections dans le climat de violence actuel. Après avoir dénoncé le fonctionnement de la justice , Rigaud Duplan a déclaré que l’année judiciaire qui vient de débuter représente un défi pour chaque haitien . De son côté, le ministre de la Justice, Calixte Delatour, a pris le contre-pied des déclarations de Rigaud Duplan en estimant que le gouvernement n’était pas le seul responsible des problèmes confrontés par l’appareil judiciaire. Me Delatour a souligné les efforts déployés, selon lui, par le gouvernement pour rendre la justice accessible à la population . Le ministre Calixte Delatour invite chaque citoyen à jouer sa partition pour faire avancer le système judiciaire . En province , les différents intervenants ont dénoncé la mainmise de l’Exécutif et de la corruption sur l’institution judiciare . Cette situation , selon bon nombre d’hommes de loi, conforte à la fois l’impunité dans ses assises et la méfiance de la population vis-à-vis du système judiciaire.

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