Jean Robert Pierre, maire adjoint de Thomassique, regrette que la municipalité ne soit pas en mesure d’héberger convenablement les migrants haïtiens en fuite. »Nous n’avons pas les moyens de leur offrir malheureusement l’assistance nécessaire », a-t-il déploré. »N’était-ce pas la bonne volonté du GARR et d’autres organisations de la société civile haïtienne, leur situation serait plus grave dans ce centre d’hébergement ».Le maire Pierre faisait référence aux 63 ressortissants haïtiens, dont 21 enfants âgés de 11 mois à 14 ans, qui se sont réfugiés en Haïti le week-end écoulé pour échapper aux expéditions punitives déclenchées par des résidents dominicains de Las Maltas pour venger la mort d’un des leurs ayant succombé à ses blessures suite à une bagarre l’opposant à un ressortissant haïtien lui aussi grièvement blessé dans l’incident.Selon de nombreux témoignages, plusieurs personnes auraient été tuées et plus d’une dizaine de maisons appartenant à des ressortissants haïtiens ont été incendiées lors de ces « représailles ». Le communiqué du Groupe d’Appui aux rapatriés et aux réfugiés n’est pas avare de détails sur les circonstances à l’origine de ce qu’il considère comme un « incident malheureux ». »Originaires du Cap-Haïtien, de la Petite Rivière de l’Artibonite, de Léogâne, de l’Estère, de Hinche, de Cerca Cavajal et de Thomassique, ces migrants haïtiens ont déclaré n’avoir pas pu récupérer leurs biens au moment de leur départ de la République Dominicaine sous peine d’être victimes ».Grâce au support financier du GARR, a-t-on appris, « les ressortissants haïtiens [..] ont pu regagner leurs localités d’origine, ce lundi 24 mars 2014″.L’incident qui a occasionné ces déplacements volontaires en série n’est pas un fait inhabituel, rappelle l’organisme de défense des droits des migrants. »A la fin du mois de novembre 2013, environ 1.283 ressortissants haïtiens avaient été également victimes de persécutions de la part des Dominicains suite au double meurtre d’un couple dominicain survenu à Neiba (Jimani) ».Par peur de représailles, ces migrants haïtiens s’étaient réfugiés dans la commune frontalière de Cornillon-Grand Bois (Ouest d’Haïti) en passant par les régions montagneuses de la République voisine. »Le GARR, lit-on dans le communiqué de presse, prend acte du silence des représentants diplomatiques d’Haïti en République Dominicaine [..] et s’interroge sur leur capacité et leur volonté de défendre les intérêts des migrants haïtiens vivant en territoire voisin ». « Le gouvernement haïtien, exhorte-t-il, doit prendre des mesures nécessaires pour doter le pays de vrais programmes de développement qui prennent surtout en compte les groupes les plus vulnérables ».HA/radio Métropole Haiti
Rép.Dominicaine|Las Maltas : les migrants haïtiens en fuite ont pu regagner leurs localités d’origine
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