Reporters sans frontières réclame justice pour Jacques Roche

Dans un communiqué publié ce jeudi Reporters sans frontières constate avec amertume et colère qu’un an après l’assassinat de Jacques Roche justice n’a toujours pas été rendue et l’enquête n’a guerre progressé. Aucun des suspects arrêtés dans le cadre de cette affaire n’est encore passé en jugement. »La mort de Jacques Roche a démontré combien les milices à la solde de l’ancien pouvoir de Jean-Bertrand Aristide n’avaient pas désarmé après la chute de ce dernier, en février 2004. Le traumatisme provoqué par cet assassinat ne sera jamais surmonté tant que l’impunité demeurera. Pire, l’un des auteurs présumés a été relâché sans explication. A l’heure où Haïti tente de retrouver le chemin de la paix et de la stabilité démocratique, les moyens donnés à la justice doivent compter parmi les priorités du nouveau gouvernement », a déclaré Reporters sans frontières.Selon RSF des personnes soupçonnées d’être impliquées dans l’assassinat de Jacques Roche ont été libérées ou sont en détention préventive prolongée. Reporter Sans Frontière cite le cas de Johnny Cicéron, appréhendé le 14 octobre 2005 pour son implication présumée dans l’assassinat de Jacques Roche, évadé puis repris le 4 mai 2006, a été libéré le 22 mai sans aucune explication. Dix-sept chefs de gang ont été relâchés au cours du même mois, soi-disant pour “manque de place dans les prisons” ou “dossier incomplet” souligne RSF.De plus Roger Etienne, l’un des ravisseurs présumés de Jacques Roche, Arrêté le 18 août 2005, est toujours incarcéré au pénitencier national, comme l’a confirmé à Reporters sans frontières Yolène Gilles, porte-parole du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH). Deux autres suspects, surnommés “Mentor” et “Edgard” ont été interpellés et écroués au même moment. Aucun de ces trois hommes n’a comparu et le magistrat instructeur, également chargé d’enquêter sur l’assassinat, en 2000, de Jean Dominique, directeur de Radio Haïti Inter, est actuellement en “déplacement”.Enfin Reporters sans frontières indique que Gérard Jean-Juste, soupçonné d’être lié à l’assassinat de Jacques Roche a été libéré pour raisons de santé et autorisé à se rendre aux Etats-Unis pour y recevoir des soins.Chroniqueur littéraire, poète créole et chef de la rubrique culture du quotidien Le Matin, Jacques Roche avait été enlevé le 10 juillet 2005 alors qu’il circulait en voiture dans le quartier Nazon à Port-au-Prince.4 jours après, le journaliste avait été retrouvé mort dans une rue de la capitale, le corps menotté à une chaise et couvert de marques de torture et de traces de balles.

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