Reprise du dialogue inter-haïtien : La CEH est prête à jouer son rôle de médiatrice

Par l’intermédiaire de son porte-parole, Mgr Patrick Harris, la Conférence Episcopale d’Haïti (CEH) a lancé ce jeudi 20 novembre un nouvel appel au dialogue entre les acteurs politiques et se dit prête à jouer le rôle de médiatrice en vue de favoriser le déblocage de la crise. La déclaration de la CEH intervient suite à la lettre responsive de l’opposition dans laquelle elle pose un ensemble de conditions avant d’engager « de sérieuses négociations »avec le chef de l’Etat. Parmi ces exigences, figurent entre autres la libération « des prisonniers politiques », la cessation des persécutions politiques et le concours d’un médiateur haïtien. Le dialogue inter-haïtien a été lancé au début de l’année 2014. L’aile dure de l’opposition n’y était pas participée et de ce fait n’approuve guère l’accord politiquedégagé. Pour cette opposition, il s’agissait d’un simple dialogue entre le chef de l’Etat et ses « proches ». Après avoir été votée à la chambre basse, la loi électorale est depuis dans l’impasse au sénat de la République. Il est donc impossible au gouvernement de réaliser des élections afin du renouvellement des deux tiers du sénat, de la chambre des députés et les élus locaux. Face à l’état de pourrissement de la crise, la CEH revient à la charge et lance : « Nous devons trouver entre haïtiens une solution à la crise sinon, on risque de se voir proposer une solution qui ne sera pas forcément dans notre intérêt ». C’est comme un dernier cri pour rappeler aux élites politiques haïtiennes les conséquences fâcheuses de leurs maladresses politiques. Dans l’espace de dix ans (1994-2004), Haïti a vu son territoire fouler à deux reprises par les bottes des soldats étrangers pour rétablir l’ordre. « Michel Martelly est le président de tous les haïtiens et en dépits des frustrations légitimes de certains, ils doivent comprendre la nécessité de dialoguer », croit le sénateur Francisco De La Cruz, de l’OPL, déplorant malheureusement que certains soient en prison pour leur conviction politique. Mgr Harris croit que pour affronter la date du 12 janvier – date de la fin du mandat des députés et du 2ѐme tiers du Sénat – avec sérénité, les protagonistes doivent comprendre la nécessité de dialoguer. MJ/Radio Métropole Haïti

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