Très tôt ce mercredi les tracteurs des Travaux Publics étaient dans les rues de Port-au-prince. En un rien de temps, les différentes artères de la capitale haïtienne étaient débarassées des restes de barricades enflammées, des débris de toute sorte qui entravaient la circulation automobile. Cette lessive qui avait commencé la veille par un camion du corps des pompiers n’a pas permis de débarasser la chaussée des résidus de pneus calcinés. A Lalue par exemple, on respirait encore les cendres toxiques soulevés par les véhicules. Les élèves qui ont repris le chemin de l’école mercredi 21 mars n’avaient pas le choix, quant on sait que la plupart de ces jeunes subissent les examens du deuxième cycle. Les autres membres de la population n’avaient non plus d’autre choix car faut-il le rappeler, bon nombre d’entre eux gagnent leur vie au quotidien. Et puis les propriétaires de magasins, de supermarchés et de banques doivent compenser les pertes enregistrées pendant les deux jours de violence à Port-au-Prince. En dépit de cette reprise des activités à la capitale, un certain malaise est perceptible. On redoute un regain de violence qui viendrait compliquer la situation. D’autant plus que très tôt mercredi, des membres d’Organisations Populaires (OP) se réclamant de Fanmi Lavalas avaient érigé des barricades à Bon Repos, en Plaine. Ils continuent de réclamer l’arrestation de Maitre Gérard Gourgues et menacent de passer à l’attaque à tout moment. En outre, la persistance de la tension politique est plutôt de nature à aggraver ce climat de peur qui s’installe dans les coeurs. La population Port-au-princienne est toujours en quête de cette paix promise par le leader de Fanmi Lavalas. Les pères et mères de famille s’inquiètent de plus en plus pour leur sécurité et celle de leurs enfants qui empruntent tous les matins le chemin de l’école. A plusieurs reprises, des jeunes ont fait les frais des violentes manifestations des OP dans les rues.
Reprise timide des activités à Port-au-prince
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