La dénationalisation des Dominicains d’ascendance haïtienne nés après 1929 a été planifiée depuis février 2008 par le PLD – le parti au pouvoir – et le FNP, son allié ultranationaliste, lit-on dans un article publié par Espacio Insular, une plateforme de communicateurs sociaux dominicains engagée dans la promotion et le renforcement des relations haitiano-dominicaines. Dans cet article intitulé : » República Dominicana/desnacionalización: Un programa planeado por el PLD y la FNP desde 2008″, la journaliste Lis Bell présente un compte-rendu de relecture du programme de gouvernement du Parti de la Libération Dominicaine (PLD) diffusé au cours de la campagne électorale de 2008 sous le titre “Estamos comprometidos”. »En fait, écrit-elle, on y découvre que dès 2008, le PLD avait déjà envisagé, dans son programme électoral, d’exclure les descendants d’Haïtiens de l’exercice de la citoyenneté et de leur enlever ainsi le droit de vote.Ce projet d’exclusion consacrait ainsi l’alliance électorale conclue entre le PLD et la « Fuerza Nacional Progressista » – la « Force Nationale Progressiste – FNP », un parti ultra nationaliste, raciste et anti-haitien.Les termes de cette alliance électorale sont consignés dans un document de campagne distribué en février 2008 et intitulé : « VOTA AZUL 21 POR LEONEL. Estamos comprometidos”.Il s’agit d’empêcher les Dominicains d’origine haïtienne de jouir des prérogatives attachées à la citoyenneté, entre autres le droit de voter ou de se porter candidat à un poste politique. Ces directives sont exprimées dans la section du document de campagne intitulée « Compromisos puntuales » et qui fait référence à une proposition de réforme constitutionnelle qui devait par la suite se matérialiser en 2010 dans le cadre de l’amendement controversé qui ouvrira la voie à la résolution 168-13 de la Cour constitutionnelle. « Nous nous opposons radicalement à toute initiative visant à donner un pouvoir politique à une minorité composée de quelques centaines de milliers d’haïtiens », peut-on lire dans le document scellant l’accord, le 24 février 2008, entre le PLD de Leonel Fernandez et de Danilo Medina, à l’époque Secrétaire de la Présidence. » Et l’auteure de l’article de conclure, scandalisée, que « les excuses présentées par le président dominicain Danilo Medina après la publication de la sentence du Tribunal constitutionnel, pour exprimer sa préoccupation pour les personnes affectées par cette décision, ne furent rien d’autre que du pur théâtre ». Pour en savoir davantage, lire l’article en espagnol : http://espacinsular.org/spip.php?article17926 HA/radio Métropole Haïti Crédit photo : noticiassin
Résolution 168-13 : Les larmes de crocodile de Danilo Medina
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