Réunion décisive de l’OEA sur la crise haitienne

La crise politique haïtienne, vieille de bientôt trois (3) ans, pourrait connaitre un tournant, ce jeudi 3 avril 2003 à l’’occasion de la réunion du Conseil Permanent de l’Organisation des Etats Américains (OEA). Suite au délai du 30 mars accordé par la Communauté Internationale au Pouvoir Lavalas pour appliquer les points essentiels de la Résolution 822, l’OEA devra faire une évaluation de la situation et trancher. La tâche s’annonce difficile pour l’Organisation Hémisphérique dans la mesure où les positions des parties en conflit n’ont pas changé. Entre satisfaction du Pouvoir pour les mesures prises , la déception exprimée par la Société Civile et le constat d’échec dressé par la Convergence Démocratique et les Partis non Alignés de l’Opposition , les enjeux seront de taille pour l’OEA qui s’est engagée de plein pied dans la crise haitienne et qui encore une fois sera appelée vraisemblablement à trancher ce 3 avril. Le numéro 2 de l’organisation interaméricaine , Luigi Einaudi, avait annoncé les couleurs pour avoir indiqué en marge de la visite de la Délégation de Haut Rang que les données peuvent changer si Haiti ne saisit pas cette opportunité pour résoudre enfin la crise . Dans cette déclaration en date du 20 mars , le secrétaire général adjoint de l’OEA entendait par là que le Pouvoir Lavalas devrait prendre des mesures concrètes en dix (10) jours dans le cade de la Résolution 822 . Des dispositions liées notamment aux évènements du 17 décembre 2001 , l’arrestation des chefs d’Organisations Populaires (OP) impliqués dans ces violences , la réforme de la police nationale . En effet , Lavalas a tenté tant bien que mal de faire le jeu en déclenchant une opération spectaculaire contre le chef de l’Armée Cannibale sans résultat puisque Amiot Métayer a disparu dans la nature . Concernant les changements opérés par Jean Bertrand Aristide au sein de la Police Nationale d’Haiti (PNH) , les controverses demeurent . Si ces mesures sont applaudies par les officiels Lavalas qui expriment déjà leurs attentes par rapport à la réunion du Conseil Permanent de l’OEA. Attentes qui consisteraient en un dégel de l’aide externe voire forcer les autres secteurs à jouer leur partition par la désignation de leurs représentants au Conseil Electoral Provisoire (CEP) . A propos, l’un de ces secteurs qualifie de cosmétiques les dispositions prises par le Pouvoir avant la date du 30 mars . Le Groupe des 184 se dit même déçu . Les organisations de la Société Civile vont jusqu’à questionner la légalité et la constitutionnalité d’un ensemble de mesures qu’elles assimilent à de la poudre aux yeux . Mais , ces institutions ne sont que des irresponsables ne travaillant que pour la destabilisation du Pouvoir, rétorquent les officiels haitiens . Quant à la Convergence Démocratique et les Partis non Alignés , leur réaction est cinglante . D’ailleurs , c’est par avance qu’ils rejettent toutes les mesures qui seraient loin d’inspirer confiance , selon eux . La Convergence déclare ne pas être surpris de Lavalas qui pense pouvoir tromper tout le monde , répond Evans Paul qui affirme son soutien au Groupe des 184 . Ces secteurs sont accusés de tous les maux du monde par des parlementaires et des officiels du gouvernement Lavalas. Entre les mesures prises par le gouvernement et leur rejet par l’Opposition et la Société Civile , la balle est désormais dans le camp de l’OEA. Le changement des données tel qu’annoncé par Luigi Einaudi devrait dans un sens ou dans l’autre se matérialiser ce 3 avril . Si l’organisation est satisfaite, l’Opposition et les membres de la Société Civile se verront soit encouragés soit forcés d’intégrer le processus électoral soit mis au rancart . Dans le cas contraire , plus d’un seront perplexes dans l’attente qui sait d’une nouvelle résolution mettant Lavalas à l’index .

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