Depuis la création du football, les arbitres ont été toujours la cible privilégiée de certains fanatiques passionnés qui n’ont jamais hésité à assimiler la défaite de leur équipe aux soi-disant mauvaises décisions de ces directeurs de jeu appelés autrefois » les hommes en noir « .En Haïti et à l’étranger, les arbitres n’ont jamais été ménagés par les critiques de toutes sortes. Après un match, ils étaient bons ou mauvais en fonction des décisions prises en faveur ou contre l’une ou l’autre équipe. Et le pire dans tout ça, dans certains pays développés à forte tradition de football, les » directeurs de jeu » sont l’objet de pression et de menace de la part des fanatiques énergumènes. Des fois, ces fanatiques fous arrivent malheureusement à mettre leur menace à exécution. C’est ainsi que très souvent, les arbitres reçoivent en plein match des projectiles provenant des gradins. Parfois, ils sont directement agressés par des joueurs pendant les matches. On a encore en mémoire l’image d’un arbitre ensanglanter après avoir reçu un projectile en plein visage.A tout cela, il faut ajouter les tentatives de corruption dont ils sont l’objet de la part des fanatiques qui ont de gros intérêts. Dans d’autres cas, ils sont abordés directement par des dirigeants de club dans le but de les convaincre à fausser le résultat d’un match. En Haïti, la situation des arbitres n’est pas différente. Pire même. La raison est pourtant simple. La carence d’infrastructures a grandement contribué à rendre difficile, le travail des arbitres haïtiens qui ont choisi de faire ce boulot juste par amour. L’arbitre international haïtien Rosnick Grant qui vient de mettre sur pied avec ses collègues, une association dénommée ‘Solidarité pour Illustrer les Sifflets d’Haïti ‘ est du même avis : « Dans notre pays, les arbitres sont traités en parent pauvre. La plupart des dirigeants ne nous respectent pas. N’en parlons pas du public qui profite des faiblesses structurelles de nos terrains pour nous insulter ou nous agresser ».Mis à part les problèmes d’infrastructures, la réalité socio-politique et économique du pays n’a fait qu’aggraver la situation déjà difficile de nos arbitres. Le choix par quelqu’un d’accepter de faire parti d’un corps arbitral en Haïti relève un amour fou pour le sport, le football en particulier car, l’arbitre est avant tout un sportif. Rosnick Grant abonde dans le même sens : »Parfois, certains dirigeants par personne interposée tentent de corrompre les arbitres profitant justement de la situation économique du pays et du maigre frais mis à la disposition des arbitres après chaque match. Moi, je veux leur dire que les arbitres ont aussi une personnalité et, par conséquent, ont besoin du respect « .Si tout le monde est unanime à reconnaître que les arbitres jouent un rôle important dans le jeu, ces derniers ne sont pas cependant à l’abri des critiques tant qu’ils font très souvent preuve de maladresse et d’incompétence à travers leur coup de sifflet. D’autres vont jusqu’à mettre en évidence leur malhonnêteté. » Certains arbitres pourraient se laisser aller dans de mauvaises directions, pense Rosnick Grant. On a entendu tous les scandales dans lesquels ont été mêlés les arbitres sur la scène internationale. Toutefois, le public oublie que les arbitres sont des gens comme eux qui peuvent commettre aussi des erreurs à n’importe quel moment. Les arbitres haïtiens sont conscients de la situation et font de leur mieux pour s’améliorer « , a-t-il poursuivi.Les arbitres ne sont peut-être pas au bout de leur peine. Tant que les gros intérêts seront en jeu dans le football, les directeurs de jeu auront toujours du mal à satisfaire tout le monde. Leur travail est délicat et, par conséquent, mérite plus de compréhension de la part d’une partie du public trop souvent mal intentionnée. Guyto Rivièresurguyriviere@yahoo.fr
Rosnick Grant veut redorer le blason des arbitres
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