
Reporter Sans Frontières est alarmée par le dernier communiqué du Conseil National des Télécommunications (Conatel) accusant des stations de radio de provoquer des troubles publics.Reporters sans frontières craint des répercussions néfastes sur l’exercice du travail des journalistes en Haïti. “Nous sommes inquiet du climat politique actuel, qui met en évidence un désir de museler les médias critiques. Ce discours répressif ne peut avoir pour effet qu’une réaction contre-productive d’autocensure pour les journalistes. Le ministre de l’Intérieur Monsieur Réginald Delva doit prendre des dispositions pour faire revenir le CONATEL sur ces propos inquiétants”, a déclaré Camille Soulier, responsable du bureau Amériques de Reporters sans frontières. Le Conseil national des télécommunications d’Haïti (CONATEL) a publié le 8 avril 2014 un communiqué officiel dénonçant “certaines” radios diffusant “de manière systématique de fausses informations susceptibles de troubler l’ordre public, de déstabiliser les institutions de la République et de porter atteinte à l’intégrité de nombre de citoyens.” A travers ce texte, le CONATEL rappelle la situation de monopole des services de télécommunications de l’île par l’État et les sanctions applicables pour tout manquement aux conditions de diffusion de l’information. Selon le RSF les critères de légalité définis par un décret du CONATEL datent de 1977 et imposent le respect de l’ordre public, de la sécurité nationale et des relations internationales, de la morale et des bonnes mœurs. » Le communiqué du CONATEL précise que toute information causant un trouble à “la vie normale de la société” sera dûment sanctionné et se conclut sur une série de mesures que le CONATEL peut appliquer en cas de manquement à ces principes légaux, y compris des pénalités pécuniaires et retrait de licence », précise le communiqué. Haïti occupe le 47e rang sur 180 pays dans l’édition 2014 du classement mondial pour la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières en février dernier. » Une position assez enviable menacée aujourd’hui par augmentation des intimidations envers les professionnels de l’information ces deux derniers mois. Au moins huit journalistes ont dénoncé des menaces à leur encontre auprès de Reporters sans frontières ». LLM / radio Métropole Haïti