Sergio Vieira de Mello était un grand ami d’ Haïti

Les militants des droits de l’homme , de la liberté d’expression et de la démocratie représentative dans le monde et en Haïti ont perdu un appui de taille avec la disparition tragique du représentant spécial de l’ONU en Irak , Sergio Vieira de Mello. Le brésilien mort à 55 ans , le mardi 19 août 2003, à Bagdad , suite à une attaque terroriste contre le siège de l’ONU était un supporter de la lutte du peuple haïtien en faveur d’un mieux-être . Dans une interview accordée au correspondant de Radio Métropole à Genève, Jean Edouard Rigaud , le 15 avril 2003, Sergio Vieira de Mello avait souhaité que les autorités haitiennes résolvent les problèmes liés au respect des droits humains . M. de Mello avait rappelé le caractère exceptionnel de la révolution haitienne qui a conduit à l’indépendance nationale , il y a près de deux cents ans, et le désir des pères fondateurs de construire une société libre et prospère. Jean Edouard Rigaud se dit très touché par l’attentat qui a coûté la vie au diplomate , le mardi 19 août . M. Rigaud qui a interviewé M. de Mello à plusieurs reprises en tant que Haut Commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme présente le disparu comme un diplomate très ouvert à la presse . En hommage à Sergio Vieira de Mello , Radio Métropole publie l’essentiel de l’interview accordée à Jean Edouard Rigaud sur la situation haïtienne , le 15 avril dernier. « En tant qu’américain du Sud, je suis particulièrement navré de la situation en Haïti, de la souffrance qu’a enduré la population haïtienne depuis des décennies en raison de cette absence de véritable démocratie chez vous alors que vous êtes le premier pays du Continent à avoir déclaré et obtenu son indépendance . Il faut donc tôt ou tardqu’Haïti devienne ce qu’Haïti aurait dû toujours être , selon l’espoir de ses pères fondateurs, à savoir une vraie démocratie. Que cela doive être atteint au moyen de sanctions ou de mesures répressives au niveau international ou plutôt par ( …) le respect de la volonté du peuple haïtien , je préfère la deuxième option. Je pense que le rôle de la communauté internationale, le rôle du haut commissariat des droits de l’homme est d’assister le peuple haïtien à s’exprimer librement et à encourager les autorités haitiennes à respecter cette volonté populaire dans le cadre d’une veritable démocratie représentative ». Futur d’Haïti ? « Je vois le futur d’Haïti comme le futur de beaucoup de pays où j’ai servi ( …) où la violence, où l’absence de démocratie, où le non-respect des droits de l’homme à cause d’indicibles souffrances, la pauvreté, la négation des droits non seulement civils et politiques, je parle des droits individuels, mais également des droits économiques sociaux et culturels les plus fondamentaux, Haïti comme tant d’autres pays en voie de développement a la capacité, a les ressources économiques et humaines nécessaires pour être une démocratie viable et autosuffisante. J’espère que cet objectif qui est le droit de tous les peuples de la planète soit enfin atteint dans le cas d’Haïti. Mieux vaut tard que jamais »

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