SIDA : Haïti à la croisée des chemins

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A l’occasion de la Journée mondiale de la lutte contre le SIDA, ce mardi 1er décembre, deux cadres du ministère de la Santé, les docteurs Lauré Adrien et Pavel Desrosiers ont estimé possible une éradication de cette maladie d’ici 10 ans : « Aujourd’hui le taux de prévalence de la maladie est d’environ 2%. Sur 160.000 malades, 119.700 prennent des traitements antirétroviraux. Sur ce total 82.300 patients ne présentent plus une charge virale détectable et à ce titre ne sont plus susceptible de transmettre la maladie » a révélé le docteur Desrosiers, directeur exécutif de l’unité de contrôle des maladies infectieuses et transmissibles au ministère de la Santé, qui était invité à la rubrique le Point de Radio Métropole. A terme l’objectif est de parvenir à 95% de personnes atteintes, sous traitement et non contagieuses, ce qui parait possible dans les 10 ans à venir selon docteur Lauré Adrien, directeur général du ministère, également invité à l’émission : « Si 95% des patients infectées sont sous traitement et si 95% d’entre eux ne sont plus contagieux, la prévalence de la maladie deviendra négligeable et nous seront proche de l’éradication. » Mais Haïti n’en a pas fini avec la maladie et 5.600 personnes ont encore été contaminées entre octobre 2019 et septembre 2020, selon les données du ministère. La plus forte prévalence est observée chez les homosexuels, les bisexuels ainsi que parmi les prostitués des deux sexes, explique le docteur Desrosiers : « La maladie tend à se féminiser. La prévalence est plus forte chez les femmes que chez les hommes, ce qui est lié à certains aspects culturels, ainsi qu’à des pratiques sexuelles qui se développent. L’approche globale du ministère est d’identifier les populations clés et de diriger l’effort vers elles dans un contexte où les sources externes de financement de la lutte contre le SIDA se tarissent au fur et à mesure que la maladie recule. » D’où l’importance du thème choisi cette année pour marquer cette date importante : « Solidarité mondiale et responsabilité partagée », plus que jamais d’actualité assurent les deux médecins. AL / radio Métropole Haïti

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