Plusieurs villes du pays telles, Cabaret et Grande Saline, présentent un paysage apocalyptique 72 heures après les inondations.Des champs de bananes dévastés et des maisons détruites étaient les principaux spectacles auxquels avaient droit les secouristes, les journalistes et les membres du gouvernement dépêchés sur place.Des débris de murs, des vêtements, des meubles emportés par la puissance des eaux sont visibles le long du chemin. Des dégâts matériels énormes ont été enregistrés après plusieurs jours d’averses, lorsque les ponts et les digues ont cédé à la force des eaux.Les flots qui se sont déversés ont laissé d’autres habitations en ruine et peut-être des vies enfouies dans la boue emportée jusque dans la mer où des pêcheurs ont remonté un corps dans leur filet. Les habitants des villages plantés au flanc des montagnes déboisées situées au nord de la capitale ont payé le plus lourd tribut et sont pour la plupart isolés, après les fortes pluies qui se sont déversées sur plusieurs régions d’Haïti ces derniers jours. Au moins 47 personnes sont mortes sur l’ensemble du pays, dont 25 dans la seule commune de Cabaret, à 35 kilomètres au Nord de Port-au-Prince. Le juge de paix de Cabaret, Ferdinand Sénatus, affirme avoir dénombré » 20.000 victimes directes des inondations », toutefois le magistrat n’a pas pu se rendre dans les villages plantés aux flancs des montagnes. » Nous sommes tous des sinistrés et des victimes « , concède Ferdinand Sénatus, qui reçoit depuis trois jours des dépositions de gens qui ont tout perdu, jusqu’aux pièces pouvant les identifier.Le déboisement et le non curage des canalisations et égouts sont les principales causes des inondations dans les zones rurales et urbaines.Dans ces villages, l’abattage des arbres pour la réalisation du charbon est une pratique ouverte, non réprimée par les autorités locales. Un moyen de survie pour une partie de la population, mais aussi la principale cause des inondations qui frappent le pays. » L’eau est arrivée en force des montagnes, elle a débordé la rivière et envahi les maisons « , explique une jeune femme.
Situation dramatique des localités frappées par les inondations
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