Le quotidien au Parlement haïtien, particulièrement à la Chambre Basse, n’est pas comme de l’eau à boire pour les journalistes. En fait, être reporter accrédité au Palais législatif nécessite d’autres capacités ou encore d’autres atouts en plus de la formation professionnelle. D’abord, il faut apprendre à se faire des amis, être à même de faire face à toute sorte d’affronts. Ensuite, ne pas être fougueux. La Chambre basse dirigée par Rudy Hériveaux est ,depuis quelque temps, un terrain miné pour les travailleurs de la presse, les journalistes indépendants bien entendu. Il faut s’armer de courage pour tout accepter, tout avaler, si l’on ne veut pas être victimes de tous les maux. Savoir fermer les yeux sur les faits insolites, c’est un bon atout sinon après chaque reportage, un membre de la presse au Parlement est passible d’un interrogatoire. Le pourquoi de ceci, le comment de cela et l’on est tenu de justifier le sens de son travail. A côté de bien d’autres,le président de la Chambre Basse contesté demeure le principal accusateur des journalistes accrédités au Parlement, du moins pour la plupart. Le jeudi 1er août 2002, un confrère s’est fait prendre à partie par le zélé Rudy Hériveaux pour avoir réalisé un reportage autour des séances tenues sans quorum à la Chambre Basse. Comme si de rien n’était, le président Hériveaux prend un malin plaisir à faire voter des lois par ses pairs avec ou sans quorum. C’est la pratique, à titre d’exemple, la séance du 31 juillet 2002 autour de l’Impôt sur le Revenu . Le texte est voté par 31 députés présents. Selon la loi, il faut 42 députés pour qu’il y ait séance c’est-à-dire 50 % plus 1. La Constitution et les règlements intérieurs du Parlement consacrent la portée publique des activités au Palais Législatif mais il est plus que nécessaire de comprendre que tout ce qui est dit ou fait en ce lieu n’est pas sensé être d’ordre public. En clair, un journaliste accrédité auprès du Parlement haïtien doit avant tout faire sienne cette logique selon laquelle toute vérité n’est pas bonne à dire.
Temps difficiles pour les journalistes désireux de travailler en toute indépendance à la Chambre basse.
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