Tension à Port-au-Prince au troisième jour de manifestations anti-gouvernementales

La situation est très tendue dans la Capitale haïtienne , ce vendredi 12 décembre 2003, à l’occasion de la troisième journée de manifestations hostiles au Président Jean Bertrand Aristide emmenées par les étudiants. La circulation est très fluide dans les différentes artères de Port-au-Prince où des barricades de pneus emflammés sont dressées par des membres d’Organisations Populaires (OP) Lavalas. Sur la route de l’Aéroport International, des individus lourdement armés rançonnent des automobilistes puis séquestrent des véhicules. Cette situation est dénoncée par plusieurs victimes qui lancent un appel à l’intervention de la Police. Au niveau du Champ de Mars , à proximité du Palais National , des membres d’OP munis d’armes à feu , de bâtons et de machettes manifestent en faveur du Président Aristide . Différents représentants du Pouvoir Lavalas avaient annoncé une réplique suite à l’imposante manifestation, la veille, de l’ensemble des secteurs de la société. Dans la soirée , des véhicules de l’Etat transportaient des individus armés qui déposaient des pneus un peu partout. Parallèlement, plusieurs médias dont les radios Métropole, Vision 2000 , Kiskeya et Caraïbes F.M. avaient cessé de diffuser des informations suite à des menaces concrétisées par l’attaque d’inconnus armés sur Radio Caraïbes. En dépit de la situation de tension qui règne à Port-au-Prince , ce vendredi , les manifestants anti-gouvernementaux composés d’étudiants , d’artistes et de membres de la Société Civile ont quand même gagné les rues. Avec à leur tête , l’ industriel , André Apaid Junior du Groupe des 184 et le musicien , Théodore Beaubrun Junior de Boukman Eksperyans , les manifestants qui ont pris la direction de Pétion-Ville réaffirment leur détermination de combattre la « dictature Lavalas ».

Publicité