The Gleaner : La CARICOM doit rappeler le Gouvernement dominicain à l’ordre

Le quotidien jamaïcain The Gleaner dénonce « l’agenda raciste des xénophobes de Santo Domingo » et appelle les pays de la CARICOM à faire pression sur la République Dominicaine « pour que les droits humains de tous ses citoyens soient respectés ».Dans son édition du 30 septembre écoulé, le journal The Gleaner met les dirigeants dominicains en garde contre ce qu’il qualifie d’orientation dangereuse : »Priver de leurs droits des personnes qui n’ont aucun autre endroit où se réfugier, ne pourra que créer une crise humanitaire majeure ». »Nous nous attendons à ce que le gouvernement de la Jamaïque , en collaboration avec l’ancien Premier ministre de la Jamaïque PJ Patterson, actuel envoyé spécial de la CARICOM sur Haïti, inscrive cette question dans l’agenda régional ». »La CARICOM doit clairement dire à la République dominicaine que l’accès aux opportunités offertes par la CARIFORUM est non seulement lié à sa souscription aux accords économiques qui la conditionnent mais aussi et surtout au respect des principes et valeurs admis par tous les États de la Communauté caribéenne ». Ce qui, précise l’éditorialiste, inclut également les principes et valeurs relatifs au respect des droits humains de tous les citoyens des pays membres, en particulier Haïti, avec lequel la République dominicaine partage l’île d’Hispaniola ».La décision de la Cour constitutionnelle dominicaine de dépouiller les descendants de braceros haïtiens nés après 1929 de la nationalité dominicaine, a renforcé la préoccupation de longue date de ce journal qui en arrive à cette conclusion: »Ces xénophobes de Santo Domingo ont un comportement raciste ». »Ce qui est particulièrement pernicieux dans la décision sans appel de la Cour constitutionnelle, poursuit l’éditorialiste, c’est son application rétroactive – un retour en arrière de 84 ans ». »Son impact sera principalement observée sur les descendants d’Haïtiens, dont beaucoup ont traversé la frontière commune pour travailler dans les plantations de canne à sucre ou ailleurs. » Des dizaines de milliers de ces personnes sont maintenant apatrides, sauf s’ils font usage d’un plan de légalisation de la citoyenneté qui n’est même pas encore promulgué. »La République dominicaine prétendra, sans aucun doute, qu’il n’y a rien de particulièrement anti-haïtien dans cette prise de décision, mais l’histoire des relations haïtiano-dominicaines prouve plutôt le contraire ».Quelle que soit la véritable préoccupation de la République dominicaine par rapport à l’immigration haïtienne – qui d’après l’éditorialiste, devrait être l’objet de discussions entre les États partenaires – le sectarisme apparait comme un facteur important dans la réponse de Santo Domingo : une peur chez les Dominicains métis que leur pays ne soit « noirci » par les ressortissants de la nation la plus pauvre au monde.Les Dominicains doivent savoir que « le chauvinisme xénophobe ne pourra pas résoudre leurs problèmes ». conclut l’éditorialiste de The Gleaner.HA/Radio Métropole Haïti

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