Ti Pon expulsé en Haïti

L’immigration canadienne a déporté en Haïti, le chef de gang Bernard Mathieu alias Tipon qui a été condamné à 10 de prison. Ses manoeuvres de la dernière chance pour éviter l’expulsion se sont soldées par des coups d’épée dans l’eau pour le chef du gang de la rue Pelletier, Bernard «Ti-Pon» Mathieu, qui a été renvoyé en Haïti sans tambour ni trompette il y a deux semaines, a appris le Journal. En mai dernier, dans une ultime tentative pour éviter son renvoi vers son pays d’origine, Bernard Mathieu avait eu recours à un programme de Citoyenneté et Immigration Canada et évoqué des motifs humanitaires. Depuis, l’homme de 40 ans était en attente de la décision des autorités canadiennes. Or, l’agent d’immigration responsable de son dossier a rendu une décision qui lui a été défavorable. Le vendredi 15 octobre, son avocat, Me Stéphane Handfield, a plaidé au téléphone et tenté de convaincre un juge de la Cour fédérale de lui accorder un sursis, en vain. Bernard Mathieu a été renvoyé en Haïti le lundi suivant, le 17 octobre. Mathieu n’avait pas sa citoyenneté canadienne, mais un statut de résident permanent. Il a été renvoyé pour grande criminalité, parce qu’il a été condamné à une peine de prison de plus de 10 ans au Québec. Avant son expulsion, Me Handfield a cependant déposé une ultime requête en Cour fédérale pour que son client soit rapatrié ici. «C’est une demande d’autorisation et de contrôle judiciaire de la décision négative de l’agent d’immigration concernant notre demande humanitaire. Selon nous, l’agent a trop insisté sur la vie criminelle de M. Mathieu et pas assez sur le reste, notamment qu’il a une famille de trois enfants et que cela pourrait être dangereux pour lui en Haïti, où il n’a pas mis les pieds depuis 30 ans», affirme l’avocat. Bernard Mathieu était considéré comme le chef du gang de la rue Pelletier, un réseau d’importateurs et de revendeurs de cocaïne qui avait établi son quartier général sur cette artère de Montréal- Nord et qui a été démantelé en 2004. «Ti-Pon» a été condamné trois ans plus tard en compagnie de ses complices. C’était la première fois que des membres d’un gang de rue étaient condamnés en vertu des nouvelles dispositions sur le gangstérisme.Mathieu a été libéré en avril dernier, mais quelques semaines plus tard, il a été arrêté par les agents des services frontaliers en vue de son expulsion. Il avait dû verser une caution de 120 000$ pour être libéré en attendant la décision de l’agent d’immigration. Par ailleurs, un autre membre de gang de rue de Montréal qui n’a pas sa citoyenneté canadienne fait face à une procédure de renvoi pour grande criminalité: Jameson Seide, des Crisp (Bleus). EJ/Radio Métropole Haïti

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