Un juge instructeur assigné à résidence . Vives protestations de la Magistrature

Le juge d’instruction , Pierre Josiard Agnant , président de l’Association Nationale des Magistrats Haitiens (ANAMAH) a été mis en disponibilité par le ministre de la justice , Calixte Delatour , le lundi 10 février 2003 et du même coup placé en résidence surveillée. Deux (2) voitures de police flanquées de sept (7) agents lourdement armés montent la garde depuis l’après-midi du lundi chez le juge d’instruction à Santo. Maitre Agnant dit craindre pour sa vie et celle de sa famille . Le juge convoqué le 10 février par le ministre de la justice est accusé de “mettre le gouvernement dans ses petits souliers “ , a-t-il confié à Radio Métropole. Josiard Agnant a rendu une décision le 23 janvier dernier en faveur de la libération du citoyen Salim Barthrony , acccusé dans le trafic illicite des stupéfiants , arguant qu’il n’avait pas de preuve dans le dossier d’accusation . Jusqu’à la mi-journée de ce mardi 11 février , Radio Métropole a tenté sans succès d’obtenir la réaction du ministre Calixte Delatour . L’Association Nationale des Magistrats Haitiens (ANAMAH) par la voix de son secrétaire général, Judes Baptiste, condamne avec vigueur la décision du ministère de la justice . M. Baptiste révèle que l’arrestation du juge Agnant a été opéré au sein même du ministère de la justice ,le 10 février , aux environs de 15 heures 45. L’ANAMAH accorde un délai de 48 heures au ministre de la justice pour le retrait de la mesure d’assignation à résidence et menace de prendre  » telles dispositions que de droit  » . Pour sa part , le président de la Fédération des Barreaux d’Haiti et Bâtonnier de l’Ordre des Avocats de Port-au-Prince , Rigaud Duplan , qualifie de scandaleuse la décision du ministre Calixte Delatour . Maitre Duplan qui révèle que le juge Agnant a été d’abord emmené à la Primature puis conduit au ministère de la justice avant son arrestation soutient que la loi haitienne n’autorise pas le gouvernement à sanctionner de la sorte un juge d’instruction . Parallèlement , les hommes de loi de l’ANAMAH et de la Fédération des Barreaux d’Haiti ont dénoncé la confiscation du véhicule du juge instructeur Alex Clédanor, secrétaire général adjoint de l’ANAMAH , par des membres d’Organisations Populaires (OP) Lavalas, à Petit-Goâve, le même jour.

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