Le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) se dit préoccupé des menaces proférées par le cardinal dominicain Nicolás de Jesús López Rodríguez à l’encontre du prêtre jésuite dominicain, Mario Serrano. En effet, le 26 janvier dernier s’est tenue, au siège de la confédération Dominicaine des Religieux (CONDOR), une assemblée. Au cours de la cérémonie, le cardinal dominicain haitianophobe, ignorant que la cérémonie a été filmée, a demandé aux responsables des jésuites de prendre les mesures qui s’imposent afin de contraindre le prêtre Mario Serrano au silence et du coup de neutraliser ses actions en faveur les dominicains d’ascendance haïtienne. Le cardinal a traité le prêtre de « crapule » et de « sans vergogne ». Le seul péché commis par le prêtre est d’avoir défendu fièrement le droit des victimes de l’arrêt 168-13 dénationalisant plus de 20 000 dominicains de descendance étrangère. Pourquoi défendez-vous une telle cause ? S’interroge le cardinal Nicolás de Jesús López Rodríguez affirmant que dans son pays « il y a des choses qui doivent être changées.» Le cardinal dit qu’il a à l’intérieur de lui un ras-le-bol. « j’ai à l’intérieur de moi un profond petit lac » et ne supporte plus « les bêtises en public » d’un prêtre qui se prend pour un « souverain pontife», et « s’est consacré à des groupes de gauche pour faire ce qui lui semble bon », dit-il affirmant que ça le « dérange moralement » et par voie de conséquence, il appelle l’ordre religieux à fermer la bouche du prêtre. Le père Serrano est un militant des droits humains qui ne cesse de se prononcer contre la décision raciste du tribunal constitutionnel dominicain. De concert avec des représentants d’organisations de la société civile dominicaine et haïtienne travaillant dans la zone frontalière des deux pays, le prêtre avait signé une déclaration conjointe pour exiger l’annulation de l’Arrêt TC 168-13. Le 3 février dernier, lors de la deuxième rencontre binationale organisée à Jimani, il a fait une déclaration appelant les autorités haïtiennes à la prudenceLe GARR rappelle au Cardinal Nicolas Lopez Rodriguez que le droit à la liberté d’expression constitue un droit inaliénable consacré par les conventions internationales notamment la Déclaration universelle des Droits de l’Homme (DUDH) de l’ONU en son article 19 qui stipule que : «Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit». Ce faisant, « tout défenseur de droits humains peut élever la voix pour dénoncer toutes violations de droits de la personne humaine, indépendamment de son appartenance religieuse et sociale », souligne l’Organisation de défense des droits humains qui fait «appel aux autorités dominicaines en vue d’assurer la sécurité physique et permanente du prêtre jésuite Mario Serrano afin qu’il puisse poursuivre en toute quiétude son travail d’accompagnement des sans voix en République Dominicaine.» MJ/Radio Métropole
Un prêtre dominicain en danger pour avoir défendu les dominicains rendus apatrides
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