Tenue à l’initiative de l’Unesco, la Semaine sur l’apprentissage mobile qui en est à sa sixième édition est organisée en partenariat avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et l’Union internationale des télécommunications (UIT). « L’éducation en situation d’urgence et de crise » est le thème central de ce symposium prévoyant plus de 70 sessions restreintes, des expositions, et une combinaison de discussions et séances plénières sur les besoins éducatifs des personnes déplacées. Renforcer l’inclusion dans l’éducation, préserver la continuité de l’apprentissage dans des contextes de conflit et de catastrophe, ouvrir et enrichir les possibilités d’apprentissage pour les réfugiés et autres personnes déplacées, faciliter l’intégration des apprenants dans de nouvelles écoles et communautés, servir de catalyseur pour l’innovation dans le secteur de l’éducation et améliorer l’impact des interventions humanitaires sont les principaux objectifs poursuivis par l’Unesco et ses partenaires dans le cadre de cette Semaine sur l’apprentissage mobile. Comment utiliser le numérique notamment à travers le téléphone portable comme outil pour d’autres stratégies d’apprentissages en situation de crise et d’urgence ou de catastrophe, telle est la question essentielle qui interpelle les participants à ce sommet ? En effet, les données attestent aujourd’hui que le téléphone est sans doute l’outil le plus utilisé de nos jours dans les communications et qu’il peut servir comme outil pour la poursuite des activités d’apprentissage, en particulier dans des contextes difficiles évoqués plus haut. Des initiatives en cours en Syrie et dans des pays en Afrique, évoquées lors de la première journée de travail de cette Semaine, montrent l’impact positif de cet outil pour la transmission des savoirs. Notons que l’Unesco reconnait l’importance des Technologies de l’information et de la communication (TIC) pouvant contribuer, d’après l’organisation, à l’accès universel à l’éducation, à l’équité, à la mise en œuvre d’un apprentissage et d’un enseignement de qualité, ainsi qu’au développement professionnel des enseignants. L’institution onusienne chargée de l’éducation, de la culture et des communications a développé, dans cette optique, une approche holistique et globale de la promotion des TIC dans l’éducation. Environ 200 personnes dont des experts, des professionnels, des dirigeants d’entreprises et d’ONG, des délégués de pays et des ministres de l’éducation et des Technologies d’information et de communication (TIC) prennent part à ce sommet qui doit, entre autres, examiner les moyens de maximiser l’utilisation de technologies mobiles abordables et largement accessibles pour l’éducation, notamment pour les réfugiés et les personnes déplacées. Une délégation du MENFP est également présente à cet événement par le biais de MM. Ralphson PIERRE et Miloody VINCENT, respectivement directeur de l’Unité des technologies d’information et de communication en éducation (UTICE) et du Bureau de communication. En Haïti, le numérique a déjà montré son utilité énorme après le séisme du 12 janvier et particulièrement après le passage de l’ouragan Matthew. Le MENFP en a fait l’expérience enrichissante par des programmes mis en ligne et des applications sur des téléphones intelligents réalisés par la Direction de l’enseignement secondaire avec l’appui du bureau de communication et de la Radio Educative du MENFP pour des cours de rattrapage à l’intention des élèves. La même stratégie a été aussi payante suite aux longues périodes de grève affectant les cours dans certaines régions du pays. En dépit des limites liées à la nécessité de se doter de l’énergie électrique pour la recharge des téléphones et des appareils devant servir de support pour la diffusion des cours, cette stratégie peut être un outil incontournable de formation. En ce sens, le MENFP peut aussi s’en inspirer pour la formation de plus de 150 000 enseignants en moins de deux ans en vue de les permettre d’obtenir leur permis provisoire d’enseigner (PPE). Les limitations de ressources humaines (besoin de formateurs) et financières en Haïti renforcent, par ailleurs, la nécessité d’envisager une telle option viable pour atteindre cet objectif. Cela dit, on ne saurait totalement négliger l’apport du présentiel pour un meilleur encadrement, car facilitant plus rapidement les interactions. Notons qu’un Forum réunissant les politiques se tiendra au cours de la dernière journée de la Semaine sur l’apprentissage mobile, ce vendredi 24 mars, afin d’identifier de nouvelles pistes de travail se basant sur les expériences accumulées qui pourraient contribuer à l’utilisation des mobiles pour l’apprentissage.Une chose est certaine, ce symposium ouvre, sans nul doute, de nouvelles perspectives intéressantes pour la poursuite des services éducatifs en période de crise et d’urgence pour différents pays dont Haïti.EJ/Radio Métropole Haïti
Un sommet sur l’apprentissage mobile se tient cette semaine à Paris
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