Une enquête du ministère de la santé recommande l’éducation comme base du développement d’Haiti

Le développement socio-économique d’Haïti passe par l’éducation de la population car, des hommes et des femmes instruits adoptent un comportement réfléchi et rationnel par rapport aux problèmes auxquels ils se trouvent confrontés , telles sont les observations d’une étude commandée par le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP). La récente enquête sur la morbidité, la mortalité materno-infantile et l’utilisation des services de santé menée par le MSPP permet de comprendre la situation des femmes haïtiennes. Au niveau de la fécondité, les femmes haïtiennes n’ont pas toutes le même nombre d’enfants. D’une part, cette quantité varie selon le niveau d’éducation. D’après la récente enquête sur la morbidité, la mortalité materno-infantile et l’utilisation des services de santé du MSPP, les femmes de niveau d’instruction secondaire ont moins de 3 enfants alors que celles du niveau primaire ont plus de 5 et celles sans instruction mettent au monde plus de 6. D’autre part, en fonction du département géographique, les femmes du Centre sont les plus prolifiques du pays avec plus de 7 enfants et la région métropolitaine de Port-au-Prince est la moins productive avec 4 enfants par couple. Ces écarts mettent en évidence l’importance des besoins en matière de planification familiale, fait remarquer l’enquête du MSPP. Si ces besoins étaient effectivement satisfaits, la prévalence contraceptive pourrait atteindre 68% chez les femmes en union. En effet, selon cette étude, 30 % des naissances survenues au cours des cinq dernières années n’étaient pas désirées. D’où la nécessité pour les responsables de la santé d’informer davantage la population sur les méthodes de planification familliale tout en facilitant l’accès aux produits existant sur le marché. Mais, dans l’ensemble , des progrès ont été réalisés comparativement aux décennies précédentes, constate le démographe Bernard Barrère qui a dirigé l’enquête du MSPP. Au niveau nutritionnel, plus d’une femme haïtienne sur dix souffrent de malnutrition chronique alors que certaines d’entre elles ont les moyens de subvenir à leurs besoins. Là encore, le niveau d’éducation entre dans le débat. Par manque d’instruction, ces femmes consomment les aliments très pauvres en nutriments. Et c’est en milieu rural, dans le Nord-Est et dans le Sud notamment, que cette déficience est la plus fréquente. Et comme conséquences, Haiti a les taux de mortalité materno-infantile les plus élevés de la région. D’aucuns ne contestent que les femmes disposant d’un niveau de formation considérable sont mieux armées pour défendre leurs intérêts.D’une part, elles participent dans toutes les prises de décisions et de concert avec leurs partenaires définissent la taille de la famille. D’ autre part, les enfants reçoivent une éducation de qualité. En dernier lieu, on ne peut concevoir le développement d’Haïti sans la participation des femmes qui représentent le poumon de l’économie nationale. Mais pour favoriser une croissance, faudrait-il bien qu’on crée l’environnement propice à favoriser leur émancipation dans une société moderne.

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