Reporters sans frontières s’inquiète des accusations calomnieuses dont a été victime, le 6 novembre 2004, Nancy Roc, journaliste et présentatrice de l’émission « Metropolis » sur Radio Métropole. « Il est très préoccupant que le leader d’un groupe armé, Monsieur Winter Etienne, porte-parole du Front de résistance nationale (FRN) de l’Artibonite, ait associé sans fondement le nom d’une journaliste à un complot et à un assassinat. Ces allégations irresponsables et gratuites mettent en péril la sécurité de la journaliste. Reporters sans frontières se félicite de la réaction rapide du gouvernement haïtien et lui demande que la protection accordée à Nancy Roc soit maintenue aussi longtemps que nécessaire », a déclaré Reporters sans frontières. Le 6 novembre 2004, au cours de déclarations faites sur les ondes de Radio Vision 2000 et de Caraïbes FM, Winter Etienne a évoqué l’implication de Nancy Roc dans le complot ayant entraîné l’assassinat d’Amyot Métayer, ancien chef de l’armée cannibale, en septembre 2003. Le porte-parole du Front de résistance a également établi un lien entre la journaliste et la tentative d’assassinat du frère d’Amyot Métayer, Butter. Jointe par téléphone par Reporters sans frontières, Nancy Roc a expliqué qu’elle s’était rendue aux Gonaïves afin d’effectuer un reportage sur l’aide humanitaire apportée à la ville suite au passage de la tempête Jeanne en septembre dernier, ainsi que sur la corruption locale dans la répartition de cette aide. Dans le cadre de ce reportage, la journaliste avait pris contact avec Winter Etienne, qui est également directeur de l’Autorité portuaire nationale (APN), et lui avait fixé deux rendez-vous successifs, auxquels il ne s’était pas rendu. Lors d’une interview du président haïtien, diffusée le 30 octobre sur Radio Métropole, Nancy Roc avait par ailleurs révélé que Winter Etienne avait affirmé ne jamais avoir fait partie de l’armée cannibale. Suite aux déclarations de Winter Etienne, Nancy Roc a reçu un appel de soutien du gouvernement haïtien. Elle bénéficie actuellement d’une protection de la police nationale 24 heures sur 24. Malgré ces événements, son reportage sur les Gonaïves a été diffusé comme prévu le 6 novembre. Communiqué de presse de RSF, 9 novembre.
Une journaliste mise en cause par le Front de résistance nationale de l’Artibonite
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