Une manifestation de femmes interdite par la police

La Police Nationale d’Haiti (PNH) a perturbé le mouvement de mobilisation de la Coordination Nationale de Plaidoyer pour les Droits des Femmes (CONAP) lancé le lundi 10 mars 2003 . Sous le thème “ Cri des Femmes”, la CONAP entendait porter la question à tous les niveaux de la société à l’occasion de la Journée Internationale des Femmes, le 8 mars dernier. Avant l’intervention des policiers , les responsables de la CONAP avaient critiqué la politique dite démagogique du gouvernement Lavalas. Ces organisations de femmes dénoncent la situation difficile dans laquelle vit le peuple haitien , particulièrement les femmes . Elles stigmatisent notamment le climat d’insécurité ,l’impunité , la misère , la corruption . Montées à bord d’un camion au son de la musique, une vingtaine de femmes de la CONAP avaient laissé la place Catherine Flon . Le convoi devait s’arrêter en trois (3) points : le Marché Salomon, l’Hôpital Général et le Parc Industriel en vue d’apporter sa solidarité aux femmes marchandes , aux infirmières et aux femmes ouvrières. Durant le parcours, ces femmes ont eu une pensée spéciale pour différentes catégories de femmes , étudiantes , journalistes , femmes victimes , paysannes , prostituées , servantes et autres . Cependant , à la rue St Honoré , un peu plus bas du Rex Théatre , deux (2) voitures de police sont venues faire obstacle au convoi. La police qui s’est montrée ferme a mis fin brutalement au mouvement . Les clefs du camion ont été saisies , la génératrice éteinte et les micros coupés . Selon les forces de l’ordre de la capitale , la PNH n’avait pas autorisé la tenue de ce mouvement . Les manifestantes ont tenu tête à la police arguant qu’elles avaient avisé la direction départementale de l’Ouest comme le veut la Constitution . Elles ont été obligées de parcourir les rues de Port-au-Prince pendant plus d’une heure avant d’être conduites sous forte escorte à Delmas 69 au domicile du propriétaire du camion. Les organisations de femmes ont également subi les injures et menaces des membres d’Organisations Populaires (OP) proches de Lavalas qui se trouvaient dans l’aire du Champ de Mars. Les organisations féministes se déclarent plus que jamais mobilisées pour faire entendre leur voix. La Coordination Nationale de Plaidoyer pour les Droits de Femmes qui regroupe notamment Enfò Fanm, SOFA , Fanm Yo la a établi un calendrier riche en activités durant le mois de mars afin de marquer la fête des femmes .

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