Une nouvelle manifestation anti-Aristide à Port-au-Prince réprimée par la police, au moins trois manifestants blessés par balle

Aucun répit pour les manifestants anti-Aristide à Port-au-Prince. Des agents de la Police Nationale d’Haiti (PNH) ont bombardé de gaz lacrymogène, le mercredi 17 décembre 2003, les étudiants et les militants de la Plateforme de la Société Civile et de l’Opposition à l’occasion de la nouvelle journée de mobilisation contre le Pouvoir. Trois (3) personnes ont été blessées par balle dont un journaliste de Radio Mégastar. A chaque mobilisation anti-Aristide dans les rues, la police renforce ses capacités d’intervention ou utilise de nouvelles stratégies pour décourager les protestaires. Ce mercredi, les agents de l’ordre n’ont laissé aucune chance aux manifestants de « fouler le béton ». Les policiers étaient escortés par des « chimères » ( partisanas zélés et armés du Président Jean Bertrand Aristide ) Lavalas pendant l’opération. Après quelques minutes de marche, à l’avenue Christophe, les hommes en gris et noir bouclent la zone. Les étudiants continuent de solliciter l’aide de Dieu à travers des chants évangéliques pour, disent-ils, débarrasser Haïti de Lavalas. Ils reprennent les slogans appelant au départ du président du 26 novembre, Jean Bertrand Aristide. Ce qui semble agacer les agents du CIMO et sans hésiter, ils tirent des rafales d’armes et lancent des grenades lacrymogènes contre les manifestants. En quelques secondes , la zone est vidée complètement. Ceux qui ont pris refuge dans des résidences privées se retrouvent dans une situation extrêmement difficile. Outre les journalistes et les étudiants, des personnes âgées et des enfants étaient en difficulté. Ce qui a provoqué la colère des riverains qui ont condamné le comportement des policiers et des partisans de M. Aristide. Mais la contestation énergique vient des étudiants qui en dépit des menaces annoncent la poursuite du mouvement anti-Aristide. Outre les attaques à coups de gaz lacrymogène contre la mobilisation anti-gouvernementale de mercredi, les agents du CIMO et les membres d’OP Lavalas ont lancé une opération de chasse à l’homme. Les manifestants ont été pourchassés jusque dans leur fief. Bilan : plusieurs blessés par balle et arme blanche et plus d’une dizaine d’arrestations. Le Comité des Etudiants de l’Université d’Etat d’Haiti (UEH) dénonce l’enlèvement de plusieurs de leurs camarades par la police et les « chimères » Lavalas . Les porte-parole du Comité qualifient de scandaleux le comportement de la Police Nationale d’Haiti (PNH) qui a mis brutalement fin à la manifestation du mercredi 17 décembre . Les étudiants lancent un SOS à l’endroit de la communauté nationale et internationale face à la situation actuelle . La Plate-forme des organisations de la Société Civile et de l’Opposition dénonce également l’action de la Police et des « chimères » Lavalas lors de la manifestation des étudiants . La Plate-forme qualifie d’inacceptable cette situation et appelle à la poursuite de la mobilisation contre le Président Jean Bertrand Aristide .

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